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Le nom de Sarkozy jamais cité au meeting de Fillon et Juppé

François Fillon et Alain Juppé, deux anciens chefs du gouvernement, ont mené lundi soir un meeting en commun, à Pessac, en banlieue bordelaise.

François Fillon et Alain Juppé, deux anciens chefs du gouvernement, ont mené lundi soir un meeting en commun, à Pessac, en banlieue bordelaise. - Nicolas Tucat - AFP

Au côté d'un autre ancien chef du gouvernement, Alain Juppé a estimé ce lundi soir que "le débat est tranché" au sujet de la seule stratégie d'alternance: "le rassemblement" de la droite et du centre. Un meeting au cours duquel le nom de Nicolas Sarkozy n'a jamais été prononcé.

L'ancien Premier ministre UMP Alain Juppé a estimé ce lundi, en meeting aux côtés de François Fillon, qu'à la lumière du premier tour des élections départementales "le débat est tranché" sur la seule stratégie d'alternance: "le rassemblement" de la droite et du centre.

L'enseignement du résultat du premier tour, c'est "un succès pour la stratégie de rassemblement de l'UMP, de l'UDI, du MoDem, des Divers droites, de CPNT", a estimé Alain Juppé lors d'un premier meeting d'entre-deux-tours, en banlieue bordelaise à Pessac, auquel participait aussi le vice-président de l'UDI, Yves Jégo.

"Il y a eu débat sur la bonne stratégie. Aujourd'hui, le débat il est tranché: la bonne stratégie c'est le rassemblement et c'est l'union", a ajouté le maire de Bordeaux et candidat à la primaire à droite en vue de la présidentielle en 2017. Qui, il y a quatre mois à peine, s'était vu hué à Bordeaux lors d'un meeting de Nicolas Sarkozy, pour avoir parlé du "rassemblement de la droite et du centre" et évoqué "une "primaire ouverte" en vue de la présidentielle 2017.

Nicolas Sarkozy jamais cité

Dans un meeting où ni Alain Juppé ni François Fillon n'ont prononcé le nom de Nicolas Sarkozy - même si Alain Juppé a salué à travers ce premier tour "la victoire de l'UMP, de son président" - ils n'ont pas non plus évoqué la consigne de vote du "ni-ni" (ni PS-ni FN) en vue du deuxième tour, consigne donnée par Nicolas Sarkozy et que tous deux ont dit depuis dimanche défendre ou au moins respecter.

A la place, ils ont lancé un appel contre l'abstention pour le second tour et se sont lancés dans une déconstruction du programme du Front national "dont la montée progressive n'est pas endiguée, une réalité que nous devons regarder en face", a souligné Alain Juppé. Le FN "n'est pas une solution, mais un risque pour la France", a-t-il lancé, fustigeant notamment le "fantasme absurde de l'immigration zéro", tandis que François Fillon identifiait le programme du FN à "la décadence, le déclin, la ruine de notre pays", via des propositions comme la sortie de l'euro, de la Politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne ou la retraite à 60 ans.

"Deux amis de longue date"

Les deux ténors de l'UMP et tous deux anciens chefs de gouvernement, se saluant comme "deux amis de longue date qui ne se sont jamais véritablement disputés", selon Juppé, ont ensuite consacré une large part de leur discours à leur vision respective d'un "projet d'alternance", autour de thèmes qui leur sont chers: travail, liberté et responsabilité pour faire de la France la "première puissance européenne", pour François Fillon; réformes, éducation, Europe, laïcité, pour Alain Juppé.

Lequel maire de Bordeaux n'a pas manqué de souligner une distance avec Nicolas Sarkozy, sur le thème des menus de substitution dans les cantines scolaires, où, selon lui, il faut se garder de "maximalisme". A Bordeaux, a-t-il glissé, "on sert depuis très longtemps des repas où on peut choisir entre viande ou poisson, viande ou pas viande... Cela n'emm... personne".

Jé. M. avec AFP