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Les Républicains

Le député LR Serge Grouard dit "merde" à ceux qui "prétendent gouverner le peuple"

Serge Grouard, député du Loiret, le 28 juin 2015.

Serge Grouard, député du Loiret, le 28 juin 2015. - Guillaume Souvant - AFP

Au nom "du peuple de France", le député Les Républicains du Loiret Serge Grouard signe un brûlot contre les gouvernants, de gauche comme de droite. Il aurait rédigé son texte "au soir des élections régionales de décembre 2015".

"Je suis en colère". C'est par ces mots que Serge Grouard, député Les Républicains (LR) du Loiret et ancien maire d'Orléans, commence sa lettre écrite "au nom du peuple de France" et "pas du peuple français". Après avoir dit que son courroux n'était pas dirigé contre "les électeurs du FN", mais contre ceux qui les "abusent", celui qui signe "un modeste député" déroule sa diatribe sur le mode du "c'était mieux avant".

"Jeanne d'Arc, de Gaulle, Jaurès" en renforts

"Déclin", "honte", "médiocrité", France "abîmée" que ceux qui la président sont en train de "tuer", Serge Grouard n'était pas d'humeur optimiste quand il a écrit son brûlot. Il l'aurait rédigé, dit-il, "au soir des élections régionales de décembre 2015". En appelant, pêle-mêle, à Jeanne d'Arc, de Gaulle ou Jaurès", il fustige les actuels gouvernants qu'il accuse d'"arrogance, aveuglement et lâcheté".

"Je vous dis merde! Vous comprenez? Moi qui vous ai fait roi, que m'avez-vous donné?", s'emporte-t-il.

La doléance, également lue et consignée dans un fichier audio fourni par la communication du député, s'en prend ensuite aux maux de notre époque. Ainsi, le chômage accompagné de sa cohorte de "deux millions de jeunes enfants désoeuvrés" et la dette créée par ceux qui "ont dépensé sans compter". "J'ai peur pour mes enfants à la nuit tombée", écrit-il encore pour dénoncer l'insécurité. Jusqu'aux "terroirs" et au "climat", tout paraît "bousillé". Puis, toujours à l'adresse des électeurs du FN: "Quand je vous crie que je ne veux plus d'une immigration incontrôlée, vous me diabolisez."

"Vous avez peur? Non? Vous devriez"

Le député tape avec égale mesure sur "les leçons de morale de votre gauche incurable", comme sur les "renoncements hypocrites de votre droite autruchienne (qui fait l'autruche, Ndlr)". Une manière de s'extraire du jeu, de se situer (comme de Gaulle) au-dessus des partis? Pas complètement, puisque Serge Grouard admet: "Et moi, je suis votre complice et j'en ai assez".

Le message prend ensuite un des airs de menace avec cette constance de ne jamais nommer personne.

"Je suis tolérant mais je peux être violent. Souvenez-vous-en. Vous avez peur? Non? Vous devriez", continue Serge Grouard, simulant toujours une expression directe du peuple.

Dans un élan paradoxal pour cet acteur de la démocratie représentative en poste depuis 2002, le député demande de "virer tous ceux qui (l)'emmerdent depuis si longtemps". Qui sont-ils? Il semble qu'il revienne à chacun de dresser sa liste de têtes à couper.
D. N.