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Le député LR Aurélien Pradié reproche à Emmanuel Macron de "martyriser la démocratie"

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Interrogé sur BFMTV et RMC, le secrétaire général du parti de Christian Jacob a donné son avis sur la manière dont les débats étaient menés au Parlement sur la réforme des retraites.

Certains leaders de droite donnent parfois le sentiment de découvrir le gaullisme. En l'occurrence il s'agit de la mise sous tutelle du Parlement par l'exécutif, dénoncée par Aurélien Pradié, secrétaire général du parti Les Républicains.

Invité de BFMTV et RMC, le secrétaire général du parti Les Républicains a été interrogé sur la manière dont il jugeait l'évolution des débats parlementaires autour de la réforme des retraites. Le député du Lot s'est montré particulièrement sévère vis-à-vis de l'exécutif. 

"Lorsque vous martyrisez la démocratie comme elle est martyrisée depuis des semaines, lorsque vous pensez que vous êtes tout-puissant", il est somme toute logique que les syndicats contestant la réforme appellent à de nouvelles grèves, a notamment laissé entendre Aurélien Pradié. 

"Ce gouvernement et cet exécutif, le président de la République, considère qu'il a tous les pouvoirs seul, qu'il peut se passer de tout le monde, qu'il a raison contre tout le monde. Et lorsqu'on joue à ce jeu-là, on en arrive à la situation catastrophique de notre pays", a-t-il développé.

L'obstruction LFI, "une réponse du berger à la bergère"

L'une des manifestations de ce pouvoir solitaire selon l'élu lotois, issu de l'aile modérée de LR? 

"Le drame de notre pays, c'est que le Parlement ne serve plus à rien, (...) que l'exécutif, le gouvernement, a oublié qu'il y avait 577 députés qui représentaient le peuple. En court-circuitant les députés, on court-circuite le peuple", répond-il.

Cette critique est récurrente chez les parlementaires qui se trouvent dans l'opposition, donc largement privés de marges de manœuvre. Aurélien Pradié l'adosse par ailleurs à une attitude compréhensive à l'égard des députés La France insoumise, qui assument d'obstruer les débats en bombardant le texte d'amendements. "Une réponse du berger à la bergère" selon le secrétaire général du parti de Christian Jacob. 

Rappelons simplement qu'à l'origine, comme le souhaitaient le général de Gaulle et Michel Debré lorsqu'ils ont pensé ensemble la Constitution de la Ve République, l'Assemblée nationale était perçue comme un obstacle politique à mettre au pas. L'idée étant de mettre un terme à l'instabilité parlementaire chronique qui minait le régime précédent.

D'où le droit de dissolution ou, plus encore, la création d'outils comme le redouté article 49.3 qui permet de faire passer un texte de loi sans le soumettre au vote des députés. Avec le quinquennat et l'impossibilité de voir survenir une cohabitation, le phénomène de subordination du Parlement n'a fait que s'accentuer. Ce dont les députés La République en marche ne manquent plus de se plaindre...

Jules Pecnard