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La popularité de François Fillon en chute libre

François Fillon

François Fillon - Sébastien Bozon - AFP

Le candidat LR à la présidentielle s'accroche à sa campagne malgré les affaires. Mais dans l'opinion, cela se traduit par une chute importante en terme de popularité et d'intentions de vote.

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour François Fillon. Empêtré dans les affaires révélées par le Canard enchaîné et d'autres médias concernant les soupçons d'emplois fictifs dont auraient bénéficié son épouse et ses enfants, le candidat LR à la présidentielle tente de maintenir le cap. Mais les sondages sont mauvais. Celui de l'Ifop-Fiducial paru mardi soir est même très mauvais: François Fillon y enregistre une baisse de popularité de 19 points en un mois. Seuls 26% des sondés conservent une bonne opinion du candidat, contre 45% le mois dernier.

Une chute brutale, mais qui n'égale pas le "record" détenu par Dominique Strauss-Kahn: après l'affaire du Sofitel, l'ancien directeur du FMI avait enregistré une chute de 32 points en l'espace d'un mois, en mai 2011. "On n'est pas sur le même registre", tient à préciser François Kraus, directeur du pôle politique de l'Ifop joint par BFMTV.com. "Cette fois, il ne s'agit pas d'une affaire privée, mais de soupçons d'emplois fictifs". Et de citer également la chute de Jérôme Cahuzac (-21 points) ou de Michèle Alliot-Marie après son séjour chez Ben Ali (-17). "C'est une chute qui n'est pas étonnante, mais qui compte tout de même parmi les plus fortes qu'on ait jamais connues".

Une désaffection chez les centristes

La dégringolade de François Fillon se traduit principalement par une désaffection de l'électorat centriste: il perd 33 points chez les électeurs du Modem, et 39 chez ceux de l'UDI. "Ce sont des électorats attachés à la maîtrise des dépenses publiques, à la morale en politique", analyse François Kraus. Des électeurs qui n'étaient d'ailleurs pas acquis principalement à François Fillon. Le cœur de son électorat se trouve chez Les Républicains. Chez lui, la chute existe mais elle est moins rude: François Fillon ne perd "que" 12 points et conserve donc une certaine popularité.

De là à dire que cette popularité se traduira dans les urnes, rien n'est moins sûr. "La popularité sondagière et les intentions de vote sont deux choses différentes. Mais dans notre vague de sondages quotidiens d'intentions de vote à la présidentielle, François Fillon a déjà perdu 4 points en 10 jours, c'est énorme", rappelle François Kraus. "La tendance se stabilise, mais il s'agit tout de même d'un cinquième de son potentiel électoral." Une tendance qui pourrait profiter à Marine Le Pen ou à François Bayrou, selon lui.

Plus cruel encore, François Fillon se situe désormais en terme de popularité à seulement deux points au-dessus de Jean-François Copé, son ancien ennemi juré qui a réuni seulement 0,3% des voix à la primaire de la droite. "François Fillon est relégué à un rang entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, soit deux personnalités très peu présentes dans le champ politique. Des politiques déjà considérés comme 'out'", ajoute François Kraus. A la différence que lui est toujours dans la course.

Ariane Kujawski