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Les Républicains

La droite prépare une rentrée en ordre dispersé

Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse au Hameau de Saillancourt, le 31 janvier 2018 (Photo d'illustration).

Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse au Hameau de Saillancourt, le 31 janvier 2018 (Photo d'illustration). - THOMAS SAMSON / AFP

La droite agonisante de ces derniers mois va-t-elle relever la tête en cette nouvelle année? A quelques jours de la rentrée de septembre, Les Républicains tentent de se restructurer ... chacun de leur côté.

Pour cette rentrée 2018, les ténors de la droite font bande à part. Tous ont décidé d'organiser leur rentrée médiatique séparément, signe intagible que les divisions persistent au sein du parti Les Républicains. 

"Il aurait pu être plus intéressant de pouvoir organiser une rentrée commune", a regretté le nouveau député Pierre-Henri Dumont au micro de France Inter ce mercredi, expliquant, "au sein des Républicains, à mon avis nous ne sommes pas assez forts pour faire plusieurs courants”.

Des rentrées au compte-goutte

Valérie Pécresse ouvrira le bal ce vendredi à Brive-la-Gaillarde en Corrèze. Elle y organisera, avec son nouveau mouvement intitulé Libres!, des tables rondes sur le pouvoir d'achat, la ruralité et l'immigration. 

"Le sujet, c’est réfléchir à un projet alternatif à Macron qui ne soit pas populiste", annonçait cet été Valérie Pécresse, en pied-de-nez au chef des Républicains, Laurent Wauquiez.

La présidente de la région Ile-de-France sera ensuite aux Vendanges de Bordeaux les 8 et 9 septembre, un rendez-vous organisé par Alain Juppé. L'idée pour la présidente de la région Ile-de-France, est de rassembler la droite pro-européenne et proche du centre, en contraste avec la ligne plus dure de Laurent Wauquiez.

L'objectif: réussir à incarner l'opposition

De son côté, le patron du parti effectuera sa rentrée politique chez lui en Haute-Loire dimanche, lors de l'ascension du Mont Mézenc, comme tous les ans depuis 2012. Son grand objectif, cette année, sera d'imposer ses vues en interne de manière à mieux incarner l'opposition face à Emmanuel Macron. 

Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et héritier de François Fillon, rassemblera ses troupes de Force Républicaine le 8 septembre à Paris, pour une convention intitulée "la droite et la liberté", tandis que le même jour dans le Vaucluse, le député souverainiste Julien Aubert réunira le mouvement Oser la France. Guillaume Peltier, numéro trois du parti, accueillera enfin les autres vice-présidents Jean Léonetti et Damien Abad en Sologne le 22 septembre pour sa traditionnelle fête de la Violette. 

Parmi les autres rendez-vous de rentrée, les "universités d'été des Républicains en Pays-de-Loire" se tiendront à La Baule en Loire-Atlantique le 1er septembre, en présence notamment des présidents des groupe LR Christian Jacob et Bruno Retailleau. Puis un Campus se tiendra les 8 et 9 septembre au Touquet, dans le Pas-de-Calais.

"Nous sommes encore en reconstruction"

Les divergences de la droite sont aussi perceptibles localement. Dans les Alpes-Maritimes, la tension est palpable depuis des mois entre Eric Ciotti et Christian Estrosi.

Le maire de Nice n'a d'ailleurs pas encore indiqué s'il comptait briguer un nouveau mandat à la tête de la "fédé" pour laquelle son rival Eric Ciotti a déjà officialisé sa candidature. L'édile sera présent vendredi en Corrèze au rassemblement de Valérie Pécresse, qui assistera en retour à la rentrée de Christian Estrosi, le 7 septembre.

"C'est le moment où tout le monde a envie d'exister avec son petit mouvement", sourit un membre de la direction du parti. "Ca peut apparaître comme brouillon mais c'est une étape nécessaire. Nous sommes encore en reconstruction", juge l'un des porte-parole Les Républicains, Gilles Platret.

A la veille de la rentrée, la droite attend Emmanuel Macron au tournant, qu'il s'agisse de l'affaire Benalla, des plaintes contre le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, de politique économique ou encore des questions migratoires. 

Dans L'Express ce mardi, Valérie Pécresse ne s'est pas privée de rappeler que selon elle, "dans l'opinion un doute s'est insinué quant à sa conception du pouvoir (...)". Elle y appelait Emmanuel Macron à "une reconnaissance présidentielle" de fautes dans l'affaire Benalla et lui reprochait "une forme d'enfermement élyséen".

Jeanne Bulant avec AFP