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La charge violente d'Henri Guaino contre des juges "pervers" et "psychopathes"

Henri Guaino a été condamné récemment à 2.000 euros d'amende pour diffamation à l'encontre du juge Gentil.

Henri Guaino a été condamné récemment à 2.000 euros d'amende pour diffamation à l'encontre du juge Gentil. - Eric Feferberg - AFP

Le député des Yvelines, Henri Guaino, s'en est pris à certains magistrats mercredi à l'Assemblée nationale. L'élu a dénoncé une "justice qui ne mérite plus son nom". Manuel Valls lui a demandé de reprendre "ses esprits".

Sa récente condamnation à 2.000 euros d'amende pour diffamation à l'encontre du juge d'instruction Jean-Michel Gentil semble être encore amère pour Henri Guaino. Le député des Yvelines a livré une charge violente à l'encontre de la magistrature et de la justice lors de la séance de questions au gouvernement mercredi à l'Assemblée nationale. Une manière de régler ses comptes. 

Profitant de questions d'actualité, Henri Guaino s'en est pris à "une justice qui ne mérite plus son nom", et à des magistrats dont certains sont "des pervers", "des psychopathes". "Un juge d’instruction qui démontre affaire après affaire qu’il est indigne d’exercer ses fonctions, cela se voit bien souvent. Après tout, des juges infâmes qui rendent un jugement unique ce n’est pas la première fois, ni la dernière fois dans l’histoire judiciaire", débute l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy.

"Mais quand ces comportements deviennent habituels, il faut s’inquiéter pour nos libertés", poursuit-il.

"Pervers", "psychopathes"

S'agaçant de l'absence de Christiane Taubira, Henri Guaino dénonce un certain nombre de loupés judiciaires. Présentant cet exposé comme un "visage d’une justice qui ne mérite plus son nom". "L’indépendance de la justice ne donne pas au juge le droit de juger selon ses caprices, ses préjugés, ses rancoeurs", attaque le député des Yvelines.

"Dans la magistrature, comme partout ailleurs, il y a des gens qui honorent leurs fonctions, il y a aussi des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie", attaque-t-il sous les huées des députés de gauche.

Henri Guaino s'est appuyé notamment sur la condamnation de l'Etat après un viol d'une jeune femme commis par un mineur sous sa responsabilité. Au moment des faits, le jeune homme de 17 ans était placé au centre éducatif du Vigeant, dans la Vienne.

"Reprenez vos esprits"

Face à ces attaques, c'est un Manuel Valls, serein mais ferme, qui a demandé à l'élu de se ressaisir. "Je ne peux pas accepter, ici dans cet hémicycle, les mots que vous utilisez et la remise en cause de la magistrature", a demandé le Premier ministre, précisant que Christiane Taubira se trouvait en Guyane pour raisons personnelles.

"Au nom même des valeurs de la République, au nom même de l’idée de la séparation des pouvoirs, le respect de l’indépendance, le respect des hommes et des femmes qui font la magistrature", les propos d'Henri Guaino sonne pour le chef de l'exécutif comme un "affaiblissement de l’Etat de droit, de la République, de ses fondements, de ses valeurs".

"Et parce que vous, vous êtes attaché précisément à ces valeurs, abandonnez ce discours, reprenez vos esprits", a conclu Manuel Valls.

Justine Chevalier