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L'UMP démet de ses fonctions Fatima Allaoui, adhérente d'un parti d'extrême droite

La nomination de Fatima Allaoui pourrait embarrasser l'UMP.

La nomination de Fatima Allaoui pourrait embarrasser l'UMP. - Capture Fatima Allaoui - Twitter

Fatima Allaoui, 37 ans, a été nommée secrétaire nationale de l'UMP à la formation professionnelle, à la demande de Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle a été démise de ses fonctions, après les révélations sur son adhésion à un parti d'extrême droite.

Fatima Allaoui, conseillère régionale UMP de Languedoc-Roussillon, ne sera pas restée longtemps au poste de secrétaire nationale de l'UMP chargée de la formation professionnelle. Elle a été démise de ses fonctions lundi après-midi par les instances du parti. "Fatima Allaoui a admis avoir adhéré il y a un mois à un parti d'extrême droite. Dans ces conditions, sa responsabilité de secrétaire nationale lui est retirée", indique l'UMP dans un communiqué.

Dimanche soir, Libération révélait que cette femme de 37 ans était membre du SIEL (souveraineté, indépendance et liberté), un micro parti d'extrême droite affilié au Rassemblement Bleu Marine, lui-même lié au Front national.

Ménard refuse son soutien

Il y a quelques mois, Fatima Allaoui était pourtant membre de l'UMP, soutient le quotidien. Mais son parti refuse de l'investir dans un canton favorable à la droite aux élections départementales de 2015, invoquant le cumul des mandats pour justifier son choix. L'intéressée refuse d'être élue dans un canton "à forte population d'origine maghrébine", et claque la porte de l'UMP pour rejoindre le SIEL.

Elle contacte alors le maire de Béziers, Robert Ménard, élu avec le soutien du Front national. Mais l'ancien président de Reporters sans frontières se souvient que Fatima Allaoui l'avait directement combattu lors de la campagne pour les élections municipales. Il lui refuse également l'investiture avec son micro parti local, Choisir Béziers.

"Une crise d'adolescence politique"

Pour justifier son parcours, Fatima Allaoui explique à Libération avoir "demandé leur soutien" aux formations politiques d'extrême droite "par désespoir de cause et pour augmenter (ses) chances d'être élue", confie-t-elle. Une "crise d'adolescence politique", selon ses termes, qui ne l'empêche pas de soutenir localement "la plupart des initiatives de Robert Ménard". D'ailleurs, la Biterroise est toujours adhérente du SIEL, selon ce micro parti, qui va lancer une procédure d'exclusion, rapporte sur Twitter son président, Karim Ouchikh.

Nathalie Kosciusko-Morizet l'aurait finalement "sauvée" et "ramenée au bercail", en la nommant coordinatrice régionale en Languedoc-Roussillon de la France Droite, son mouvement fondé en 2012.

Devenue numéro 2 de l'UMP, NKM a reconnu avoir personnellement recommandé la nomination de Fatima Allaoui auprès de Nicolas Sarkozy. "J'ai proposé cette jeune femme parce que j'ai trouvé qu'elle avait un parcours de qualité, issu de la diversité, et je souhaite promouvoir dans l'organigramme du parti des personnes avec des profils différents", a-t-elle expliqué lundi matin sur France Info.

Mais elle affirme ne pas avoir été au courant de son passé politique. "Si c'est vrai et qu'elle nous l'avait caché, s'il était confirmé qu'elle avait des proximités avec des personnes proches du FN, nous en tirerons toutes les conséquences", a prévenu NKM. Les deux femmes se sont vues lundi après-midi, une rencontre à l'issue de laquelle Fatima Allaoui a été démise de ses fonctions.

A l'UMP, on répète les consignes communiquées par Nicolas Sarkozy aux cadres samedi: "jamais il n'y aura d'alliances avec le Front national, que ce soit au plan local, régional ou national. Tous ceux qui devront faire un accord avec le FN devront partir", a rappelé Sébastien Huyghe, l'un des porte-parole du parti.

A. K.