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L'ex-trésorier de campagne de Sarkozy dénonce "un traitement différencié" avec Hollande

Philippe Briand, le trésorier des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.

Philippe Briand, le trésorier des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. - -

Philippe Briand, ex-trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, a jugé "incompréhensible" vendredi la décision du Conseil constitutionnel et pointé "un traitement différencié" avec François Hollande.

Philippe Briand, l'ex-trésorier des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy a jugé sur BFMTV "incompréhensible parce qu'elle ne reprend rien de la Commission nationale des comptes de campagne", la décision de rejet des comptes de l'ex-candidat à la présidentielle.

Le meeting de Villepinte au coeur de la polémique

Selon le député UMP d'Indre-et-Loire, "il y a des points qui méritaient d'être repris", notamment le congrès de la porte de Versailles de 2007, lors de la première campagne de Nicolas Sarkozy, qui avait été pris en compte pour 50%, alors que "d'une manière arbitraire", les Sages "ont recalé à 90%" celui de Villepinte en 2012, ce qui représente "un million de plus" sur les comptes de campagne.

"Deuxièmement, on reprend des déplacements de Nicolas Sarkozy quand il était président de la République, en septembre (2011), notamment à Toulon, alors que du côté du candidat Hollande, tout l'aspect 'primaire', qui était très télévisé, très médiatisé, on ne reprend rien", s'est étonné l'ex-trésorier.

"Donc, il y a là un traitement différencié pour les deux hommes qui me semble absolument incroyable", a accusé Philippe Briand, suscitant un démenti catégorique de François Logerot, président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements publics (CNCCFP).

La Commission dément toute différence de traitement

"Je crois que le trésorier de la campagne est mal informé car si les dépenses d'organisation elles-mêmes de la primaire n'avaient pas à être dans le compte de campagne, car cela avait été précisé dans le guide du candidat adopté après avis du Conseil constitutionnel, en revanche les dépenses que François Hollande avait engagées pour son propre compte pendant la primaire socialiste sont dans le compte pour la somme de 260.000 euros", a rectifié François Logerot sur la même chaîne.

Quant au meeting de Toulon, le Conseil constitutionnel l'a retenu "comme présentant un caractère électoral même si bien entendu le président de la République s'était déplacé dans l'exercice de son mandat", a-t-il relevé. François Logerot a rappelé que "si le président pas encore déclaré candidat présente des éléments de son bilan, attaque les positions des autres concurrents déclarés ou présente des propositions pour l'avenir, il s'agit de dépenses à caractère électoral, c'est ce qu'a jugé le Conseil constitutionnel".

"La règle du jeu a été changée"

Reste que pour Philippe Briand, "la règle du jeu a été changée" entre 2007 et 2012. En la conservant, "les comptes de Nicolas Sarkozy (...) étaient un million de moins que le plafond des ressources de campagne", a-t-il fait valoir. "Cela veut dire que François Hollande, s'il veut être candidat à sa succession, il ne faut plus qu'il s'exprime dans la dernière année de son mandat".

Philippe Briand s'est par ailleurs dit "persuadé" que les Français répondraient en nombre à la souscription lancée par l'UMP, compte tenu du "lien particulier très fort" tissé entre eux et l'ex-président.

"Très au-delà de l'UMP, ils en ont marre qu'on tape sur Nicolas Sarkozy", a-t-il estimé.

D. N. avec AFP