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L'Europe revue et corrigée par Elisabeth Morin-Chartier

Elisabeth Morin-Chartier, eurodéputé UMP - PPE pour la circonscription Ouest

Elisabeth Morin-Chartier, eurodéputé UMP - PPE pour la circonscription Ouest - -

INTERVIEW - Elisabeth Morin-Chartier, eurodéputée depuis 2007, brigue un second mandat sous la bannière UMP - PPE au Parlement européen dimanche.

"Un bon député s'impose à Bruxelles par sa capacité de travail, pose d'emblée Elisabeth Morin-Chartier. Le travail crée de la reconnaissance qui offre de l'influence. Or, dans un Parlement sans majorité absolue, celle-ci est essentielle". En creux, l'eurodéputée UMP regrette le manque d'intérêt, mais aussi de connaissance, de l'Europe de la part des états-majors des grands partis français. Pour autant, celle qui avait succédé à Jean-Pierre Raffarin à la tête de la région Poitou en 2002, croit que "la volonté d'avancer existe" pour l'Union européenne. Elle brigue un second mandat en 2014 dans la circonscription Ouest.

> SON POINT DE VUE

# Sur l’Europe de la Commission Barroso. "Le premier mandat de José Manuel Barroso a été plus positif que le second, estime Elisabeth Morin-Chartier. Face à la rudesse de la crise économique et sociale qui a touché l'Europe, il a manqué la capacité de donner le coup d'accélérateur nécessaire". "Je me félicite néanmoins que nous ayons pu mettre en palce le fonds social européen".

# Sur le désintérêt des citoyens pour l’Europe. "En France, les politiques et les médias sous-traitent l'Europe pour privilégier la politique nationale, regrette-t-elle. Mes domaines de compétence comme l'emploi n'intéressent pas malgré le vote de textes qui ont une influence sur les citoyens". Mais, selon elle, "les électeurs sont heureux de comprendre le fonctionnement et l'esprit de l'UE. Ils sont aussi choqués quand j'explique que Marine Le Pen, membre de la Commission Emploi et Affaires sociales ne s'est présentée qu'une seule fois, le jour de l'installation en 2009. Cela me met très en colère quand elle utilise comme argument le décret sur les travailleurs détachés car elle s'est abstenu lors du vote, par exemple".

Quant à la nomination d'Harlem Désir - qui "manque d'aura" au poste de secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, elle a eu un "effet positif", ironise-t-elle: "Maintenant les gens savent consulter le classement de présence dans l'hémicycle".

# Sur le traité transatlantique. "Il est faux de dire que ce texte, qui n'en est qu'à sa première phase de discussion, est gardé secret. Je l'ai moi-même discuté avec les syndicats européens", détaille Elisabeth Morin-Chartier. "Ce texte est important pour étendre le marché européen et savoir se protéger".

> SES IDEES

# Sur la politique étrangère. "La faiblesse, voire l'absence de politique étrangère au niveau européen est réelle et nos concitoyens ne le comprenne pas. C'est un euphémisme de dire que Catherine Ashton ne fait pas l'unanimité. Les chefs d'Etat et de gouvernement doivent accepter l'idée qu'un représentant puissant et charismatique peut exister".

# Son dossier prioritaire de la prochaine mandature. "Je milite pour une Europe plus sociale. Je souhaite que l'on avance sur la question du temps de travail, qui doit être optimisée dans les 28 pays membres de l'Union, comme je travaille sur la portabilité des retraites et sur l'uniformisation du congé de maternité, un décret qui a échoué à sept voix près récemment. Un vote irresponsable, conséquence d'alliances entre des courants disparates".

# Son Europe idéale. "Une Europe qui, dans 50 ans, aura su développer le social dans les 28 pays qui la compose. Car, sans cela, il est impossible de proposer un SMIC européen par exemple. Je souhaite aussi que l'on aille vers une présidence forte, que l'on renforce la convergence franco-allemande - socialement et fiscalement. Aujourd'hui il manque une méthode de travail, d'une stratégie".

|||sondage|||1903

|||>> Son parcours

Enseignante de formation, membre de l'UMP, Elisabeth Morin-Chartin a remplacé Jean-Pierre Raffarin à la présidence de la région Poitou-Charentes en 2002 avant de devenir eurodéputée en 2007. Originaire de la Vienne, elle brigue à 66 ans un second mandant européen en tant que numéro 2 de la liste UMP dans la circonscription Ouest.

Samuel Auffray