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Juppé et Sarkozy sur la route: les ténors de l'UMP occupent le terrain

Le maire de Bordeaux Alain Juppé dans sa ville

Le maire de Bordeaux Alain Juppé dans sa ville - NICOLAS TUCAT - AFP

Tous, à l'exception de François Fillon retenu à l'Assemblée nationale, se déplacent dans les fédérations UMP de France cette semaine. Un petit air de rentrée politique après la période marquée par les attentats qui rappelle que nombreux à droite sont d'ores et déjà en campagne pour la primaire de 2016.

Les ténors de l’UMP sont sur la route. Mercredi soir, Alain Juppé en Saône-et-Loire et Xavier Bertrand dans le Doubs ont ouvert le bal. Les deux candidats déclarés à la primaire de 2016 en vue de la présidentielle de 2017 sont imités ce jeudi par Nicolas Sarkozy, à Tourcoing, dans le Nord, et par Bruno Le Maire dans l’Hérault.

Seul François Fillon, qui est parvenu tout de même à débattre avec des étudiants d’une école de commerce de Troyes, est resté sur les bancs de l’Assemblée nationale pour participer aux débats sur la loi Macron. Pour autant, trois semaines après la séquence d’unité nationale provoquée par la vague d’attentats qui a endeuillé la France, c'est un signe qui ne trompe pas: la bataille à droite est lancée.

Sarkozy ne lance pas les hostilités avec Juppé

Si l’on est encore loin des débats enflammés aux tribunes de salles chauffées à blanc, les candidats s’observent. Ainsi, rapporte Libération, Nicolas Sarkozy, qui se rend sur les terres de son ancien porte-parole (et futur directeur de campagne de Xavier Bertrand) Gérald Darmanin, avait prévu lui aussi de se rendre en Saône-et-Loire, sur les terres d’Arnaud Montebourg, avant d’être doublé par Alain Juppé. 

L’ancien président de la République a préféré ne pas provoquer ce qui aurait pu être analysé comme une ouverture des hostilités et une marque de division. En tout cas, le maire de Bordeaux, porté par des sondages flatteurs, s’annonce toujours en ce début d’année 2015 comme son rival le plus sérieux. 

Sarkozy? "Que lui-arrive-t-il?"

Au menu pour les deux hommes, des programmes sensiblement identiques: une partie sans caméras ni micros avant de participer à une réunion publique. A Tourcoing ce jeudi, "Nicolas Sarkozy doit aller à la rencontre des militants, échanger avec eux, les chauffer un peu aussi", explique à BFMTV le député Philippe Gosselin, alors que la rencontre du jour aura lieu… à 11 heures du matin. Car, si Nicolas Sarkozy, qui vient de fêter ses 60 ans, a été réélu président de l’UMP fin 2014, le plébiscite n’a pas été au rendez-vous, et il lui reste à convaincre qu’il est le meilleur d'entre eux pour reconquérir l’Elysée.

D'autant que la polémique sur son comportement lors de la marche du 11 janvier dernier, comme sa prestation au 20h de France 2 la semaine passée n'ont pas rassuré. Les sympathisants comme les élus, et même ses amis s’interrogent à haute voix: "Que lui arrive-t-il?". "La magie s'est envolée", juge Eric Ciotti quand le juppéiste Hervé Gaymard critique ouvertement l'ancien chef de l'Etat dans les colonnes du Parisien. Explication possible: le costume de chef de parti ne permettrait pas à Nicolas Sarkozy de de faire ouvertement campagne comme le font ses concurrents, lui qui a fondé son retour sur le rassemblement. 

Juppé n'est "pas du genre à lâcher l'affaire"

A l’inverse, Alain Juppé assume et raconte au Journal de Saône-et-Loire que " 2015 va (lui) permettre d’approfondir (son) projet et (ses) propositions en "écoutant les Françaises et les Français". Ils étaient 800 mercredi soir à l'entendre exposer son "cap pour 5 ans. (...) Pas davantage je vous rassure". Et à ceux qui jugent qu’il pourrait ne pas aller au bout de ses ambitions nationales, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac avait répondu dans les colonnes du Point: "Si vous étudiez de près mon parcours, vous vérifierez que je ne suis pas du genre à lâcher l'affaire: je finis toujours ce que j'ai commencé".

Rappelant qu’il n’a "perdu que deux élections sur vingt", Alain Juppé veut simplement marquer sa différence sur ses rivaux, Nicolas Sarkozy en tête: "Moi, je rassemble". Un vrai argument de campagne.

Samuel Auffray