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Jean-Pierre Raffarin: "Obama n'est pas innocent" de la situation à Alep

L'évacuation de milliers de rebelles et de civils d'Alep a été retardée mercredi et des incertitudes demeuraient sur cette opération qui pourrait marquer la fin de plus de quatre ans de rébellion dans la deuxième ville de Syrie.

130.000 civils ont quitté la ville d'Alep en Syrie alors que l'armée syrienne et la Russie bombardent sans relâche Alep-Est. "Bachar al-Assad et la Russie ont gagné, et on peut même ajouter l'Iran", analyse Jean-Pierre Raffarin mercredi sur BFMTV et RMC alors que les frappes aériennes touchent rebelles, jihadistes supposés comme civils. "C'est très confus parmi les rebelles, mais ils ne sont pas tous des extrémistes islamistes", pointe l'ancien Premier ministre. 

Pour le sénateur Les Républicains, Barack "Obama n'est pas innocent de cette situation" puisqu'il y a eu "le retrait des Américains" du conflit laissant de fait la place à la Russie de Vladimir Poutine. La France, d'ailleurs, après avoir tenté de faire adopter une résolution pour une intervention suite aux preuves fournies d'usage d'armes chimiques par la Syrie, s'était contenté d'une stratégie renvoyant Daesh et le régime al-Assad dos à dos, préférant discuter avec les rebelles. 

En septembre dernier, François Hollande avait lancé à la tribune des Nations unies, un nouvel appel à la communauté internationale pour une trêve en Syrie. "Cette tragédie syrienne sera devant l'histoire une honte pour la communauté internationale si nous n'y mettons pas fin rapidement", avait-il prévenu.

"On n'arrête le massacre humanitaire que par le dialogue"

"On n'en serait pas là si on avait été au bout du raisonnement quand il y a eu les armes chimiques en Syrie", appuie Jean-Pierre Raffarin. Mais "aujourd'hui, on ne peut que passer par la solution politique en Syrie, avec la Russie "même si ce pays "empêche cette solution politique en posant systématiquement son veto à l'ONU". "On n'arrête le massacre humanitaire que par le dialogue, assure le nouveau soutien de François Fillon. Mais il ne faudra rien oublier d'Assad et de Poutine".

Et que fait-il attendre de Donald Trump, président élu des Etats-Unis? "Quand on est imprévisible en politique étrangère, c'est très dangereux", juge Jean-Pierre Raffarin, peu optimiste sur l'avenir du monde. "Oui, je suis inquiet". 

Samuel Auffray