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"Je ne reviens pas avec une logique de vengeance", assure Jean-François Copé

Jean-François Copé, jeudi soir sur BFMTV, dans son bureau de la mairie de Meaux, en Seine-et-Marne.

Jean-François Copé, jeudi soir sur BFMTV, dans son bureau de la mairie de Meaux, en Seine-et-Marne. - Capture BFMTV

Avec Le sursaut français, Jean-François Copé effectue son grand retour dans l'espace public après une mise en retrait forcée de 18 mois. Assurant sur BFMTV avoir été le "coupable idéal" dans l'affaire Bygmalion, il espère peser dans le débat lors de la primaire de la droite et du centre.

"Ces 18 mois m’ont beaucoup aidé." Cette confession vient de Jean-François Copé. L'ex-président de l'UMP s'était mis en retrait de la politique après sa démission forcée de ses fonctions, notamment après l'éclatement de l'affaire Bygmalion. Il revient jeudi soir pour la première fois dans une interview politique sur BFMTV sur cette période qu'il lui a permis de se poser "les questions essentielles". "J'ai achevé ce parcours de reconstruction (...) c'est le moment où l'on est l'objet d'un rejet très violent", confie-t-il.

"Puisque tu as tout perdu, y compris ton honorabilité, ce qui a été le plus dur à vivre, tu peux reprendre ta liberté", assure le député-maire de Meaux.

Pour sortir de son silence, Jean-François Copé va publier un livre Le sursaut français dans lequel il compte bien donner sa version personnelle de l'affaire Bygmalion, un système présumé de fausses factures pour masquer le dépassement des dépenses lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, mais aussi livrer ses idées pour la France. "Je ne reviens pas avec une logique de vengeance", assure-t-il, d'un ton calme et posé qu'il a adopté tout au long de cet entretien.

"Coupable idéal"

Alors qu'une information judiciaire a été ouverte pour "faux et usage de faux", "abus de confiance", "tentative d'escroquerie", Jean-François Copé a toujours clamé son innocence. "S'il n'y a pas d'alerte, il était impossible pour mois de détecter quelque chose", insiste-t-il, assurant avoir fait confiance à son équipe. Aujourd'hui, il l'assure, si son nom s'est retrouvé impliqué dans cette affaire, c'est qu'il est "le coupable idéal".

"Si on confirme mon innocence, j'aimerais que cela se sache, au lieu que l'on me désigne comme coupable idéal", espère le député-maire de Meaux.

Au cours de ces 18 mois de retrait, Jean-François Copé explique être allé à la rencontre des Français, sans médiatisation. "J'ai trouvé un point commun: c'est l'idée du bouc émissaire, du pointé du doigt, et ça c'est quelque chose qui a fait tilt", explique-t-il, assurant n'avoir "pas du tout" ressenti le manque chez les Français d'un Jean-François Copé pour la vie politique. 

"Participer au débat"

"J'ai décidé de revenir dans l'espace public pour débattre", poursuit-il, expliquant vouloir peser sur les discussions lors de la primaire de la droite et du centre. "Je veux participer au débat au travers de tout ce que je propose", précise le député-maire de Meaux. Mais aucun moment, il n'osera dire si oui ou non il sera candidat ou s'il soutiendra un candidat et surtout lequel. L'objectif aujourd'hui est de revenir audible, et pour cela, il liste ses propositions.

"Je ne veux plus partir sur des considérations personnelles, avec des propositions oui", insiste Jean-François Copé.

Car "cette année 2016 précède celle de la dernière chance pour l'avenir de la France", explique-t-il. Lui qui a réfléchi, il aimerait partager ses "idées avec les Français". Par exemple, il propose la création de 50.000 postes de policiers. Cette décision répondrait, selon lui, à un impératif: "Notre pays est sous sécurisé aujourd'hui." Pour compenser ces dépenses, "il faut mettre fin à l'emploi à vie dans la fonction publique pour les nouveaux entrants".

Gouverner par "ordonnance"

Mais le nouveau Jean-François Copé, c'est aussi une affaire de méthode. Au moment de prendre une décision, "la main ne doit pas trembler, c'est ça la droite décomplexée", martèle-t-il. Si la droite revenait au pouvoir en 2017, le député-maire de Meaux estime qu'il faudrait gouverner par "ordonnance" pour prendre des décisions dès le début du quinquennat. Une façon de se différencier de François Fillon qui lui mettrait l'accent sur les référendums sur cinq questions essentielles.

Concernant la réforme constitutionnelle, Jean-François Copé ne considère pas que la déchéance de nationalité résoudra le problème du terrorisme. "En revanche je pense que c’est un élément qui permet d’apaiser un peu la tristesse et la colère légitimes des Français, estime-t-il. (…) C’est dans cet esprit que je la voterai et puis c’est vrai aussi qu’on l’avait proposée en 2010, on ne l’a pas fait en plus, donc personne ne pourrait comprendre qu’on ne la vote pas."

J.C.