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"J'ai fait beaucoup de choses pour l'épater": Sarkozy revient sur ses rapports avec Chirac

Invité de l'émission Vivement dimanche prochain sur France 2, l'ex-président a raconté plusieurs épisodes de son parcours politique au côté de - et parfois contre - son défunt prédécesseur.

La pudeur notoire de Jacques Chirac lui a permis d'emporter une grande part de mystère avec lui. Un phénomène qui vaut aussi bien pour sa vie privée que pour sa vie politique, et les nombreuses rivalités qui l'ont émaillée. Invité de l'émission Vivement dimanche prochain sur France 2, Nicolas Sarkozy a levé un (petit) coin de voile sur le sujet, revenant sur ses relations tumultueuses avec son défunt prédécesseur. 

"Je n'ai pas toujours été très discipliné, il n'a pas toujours été très gentil, mais peut-être que j'ai fait beaucoup de choses pour l'épater", a-t-il déclaré sur Jacques Chirac, dont il fut proche avant de devenir son rival.

"Je l'ai beaucoup aimé, on s'est beaucoup combattus, on a eu des milliers de souvenirs ensemble", s'est remémoré Nicolas Sarkozy, qui a rencontré en 1975, à seulement 20 ans, celui qui était alors Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing et allait devenir président de la République vingt ans plus tard, en 1995.

"Tu me tutoies enfin"

L'ancien maire de Neuilly est également revenu sur le 16 mai 2007, jour de la passation de pouvoir entre son ex-mentor, qu'il a critiqué à de multiples reprises, et lui, tout juste élu par une majorité de Français:

"En bas de l'escalier, je lui ai dit 'Tu te rends compte'. Il m'a dit 'Tu me tutoies enfin'. 'Oui, je lui ai dit, parce que j'y suis arrivé, il n'y a plus de raison que je te vouvoie'."

"J'étais apaisé (...) à la minute où les Français m'ont élu président de la République", a expliqué par la suite Nicolas Sarkozy. "Curieusement, une enclume est sortie de moi ce jour-là. Je me suis dit 'C'est fait'."

La fracture de 1995

Longtemps proche collaborateur de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy lui avait préféré Édouard Balladur lors de la campagne présidentielle de 1995, créant une fracture irrémédiable entre les deux hommes et, par extension, au sein de la droite. 

Lundi, lors de l'hommage national à Jacques Chirac, en l'église Saint-Sulpice, "je me suis dit, en voyant son cercueil: 'Voilà, le seul moment d'égalité dans la vie, c'est la mort'. Et là, on est tous pareil, il y a pas président, il y a pas pauvre, il y a pas riche, il y a pas grand, petit, on est tous pareil", a ajouté celui qui fut chef de l'État de 2007 à 2012.

Dans son livre qui vient de paraître, Ici, c'est Chirac, Jean-Luc Barré, auteur des mémoires de Jacques Chirac, rapporte quelques propos féroces de l'ex-président, qui appelait régulièrement Nicolas Sarkozy "le nain" ou "le minuscule".

Jules Pecnard avec AFP