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Impôts, retraites, proportionnelle: ce qui sépare Bayrou de Sarkozy mais aussi de Juppé

Le clan Sarkozy réclame des "éclaircissements" à François Bayrou, qui soutient Alain Juppé.

Le clan Sarkozy réclame des "éclaircissements" à François Bayrou, qui soutient Alain Juppé. - AFP; Montage BFMTV.com

Si le président du Modem s'est illustré par son rejet du quinquennat Hollande, il reste néanmoins en désaccord avec la droite sur plusieurs points. Ce que le clan de Nicolas Sarkozy n'a pas manqué de lui rappeler.

Ce mercredi, François Baroin et sept autres soutiens de Nicolas Sarkozy ont lancé l'offensive contre François Bayrou. Cela fait quelques semaines que le président du Modem, qui a annoncé de longue date son soutien à Alain Juppé, est devenu une cible privilégiée pour le clan de Nicolas Sarkozy.

C'est donc décidés à mettre François Bayrou au pied du mur que les huit proches de l'ancien président de la République ont apostrophé le centriste sur ses idées et leur mise en œuvre, si Alain Juppé gagnait la présidentielle.

"Est-ce qu'il y aura la création d'une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu, est-ce qu'il y aura la proportionnelle aux élections? Quelle sera l'importance de François Bayrou dans la future majorité? Combien de députés aura-t-il? Y aura-t-il abandon de la réforme des retraites?", a ainsi demandé François Baroin, pour qui il s'agit d'un "débat politique majeur". Un argumentaire repris par Luc Chatel ou Eric Ciotti, deux autres lieutenants de Nicolas Sarkozy, sur BFMTV dans la soirée.

Des questions soigneusement choisies. Car les retraites, les impôts ou encore la proportionnelle font partie des sujets sur lesquels François Bayrou s'est déjà exprimé dans le passé. Or sur ses trois points, ses idées divergent avec celles d'Alain Juppé, et de Nicolas Sarkozy. Ce qui n'a pas échappé à l'équipe de l'ancien président.

> Sur les retraites

Que dit François Bayrou? En 2013, le président du Modem plaidait pour un système de retraite à points, qui fonctionnerait à la carte. "Cela permettra de prendre en compte la pénibilité du travail, la volonté de chacun de partir sans pénalisation avec les droits acquis", affirmait-il alors, dans la continuité de son programme de 2012. Selon ce système, chacun pourrait alors partir à la retraite "plus tôt ou plus tard", "en fonction d'un choix de vie personnel et d'un rachat éventuel de points".

Est-ce compatible avec Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy? Non. Alain Juppé comme Nicolas Sarkozy proposent de relever l'âge de départ à la retraite, afin que tout le monde soit logé à la même enseigne. Le maire de Bordeaux propose un départ à 65 ans, quand l'ancien Président souhaite un passage à 63 ans en 2020, puis 64 ans en 2025.

> Sur l'impôt

Que dit François Bayrou? Le maire de Pau s'est élevé contre la suppression de la première tranche d'impôt sur le revenu pour les ménages modestes par le gouvernement de Manuel Valls en septembre 2014. Lui défend plutôt un "impôt universel" sur le revenu, payé par tous. Il regrette qu'on fasse "sortir de l'impôt un nombre croissant de Français", et estime également que l'impôt à la source est "une bonne idée".

Est-ce compatible avec Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy? Non. Pour les deux favoris de la primaire à droite, l'impôt à la source est un "enfumage électoral" (Alain Juppé) et source de "contraintes administratives pour les entreprises (Nicolas Sarkozy). Le maire de Bordeaux préconise une baisse d'impôts de 28 milliards d'euros, contre 25 milliards pour l'ancien Président.

> Sur la proportionnelle

Qu'en dit François Bayrou? A la tête du Modem, François Bayrou plaide depuis longtemps pour l'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections législatives. C'est entre autres pour cela qu'il avait choisi de soutenir François Hollande en 2012, dont c'était une promesse de campagne. Depuis, le chef de l'Etat est revenu dessus, au grand dam de François Bayrou qui l'avait accusé en 2015 de "trahir ses engagements".

Est-ce compatible avec Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy? Plus maintenant. En 2012, Nicolas Sarkozy avait proposé d'introduire une dose de 10% de proportionnelle aux élections législatives. Une proposition qu'il avait déjà formulée en 2006 et 2007. En 2012, le Modem avait accueilli cette proposition avec suspicion, la qualifiant de "leurre" et de "baratin" développé à la veille de la présidentielle. Alain Juppé, lui, l'avait accueillie favorablement. Mais depuis, il a rejeté l'éventualité, car elle risquerait selon lui de "fragiliser la stabilité gouvernementale". 

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https://twitter.com/ariane_k Ariane Kujawski Journaliste BFMTV