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Henri Guaino: "Je refuse la remise en cause du droit du sol"

Henri Guaino, invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV/RMC, le 23 octobre 2013

Henri Guaino, invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV/RMC, le 23 octobre 2013 - -

Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur le droit du sol, Henri Guaino s'est prononcé contre sa remise en cause.

"Il ne peut être question d'abandonner le droit du sol", a déclaré l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino à Jean-Jacques Bourdin. "Un sujet aussi grave mérite autre chose qu'une proposition de loi", a précisé le député UMP des Yvelines.

Pour Henri Guaino, il ne faut pas remettre en cause le droit du sol, "d'abord parce que c'est notre culture, c'est le fondement d'une société ouverte, par rapport à une société fermée, (...) qui est capable d'accueillir, d'intégrer ceux qui souhaitent devenir Français".

"La France est arrivée à la limite matérielle et morale de ses capacités d'accueil"

"C'est une bonne barrière à un certain nombre de dérives, que le droit du sang pur, peut engendrer", a expliqué Henri Guaino, précisant que "les deux coexistent en droit français".

Tempérant ses propos, le député des Yvelines a ajouté, "la France est arrivée à la limite matérielle et morale de ses capacités d'accueil, d'intégration, d'assimilation". Ajoutant, "le droit du sol, oui, mais pourquoi ne pas réfléchir raisonnablement, quitte à avoir un grande consultation, (...) pour savoir comment la France peut rester à la fois un pays accueillant, le pays des droits de l'Homme et en même temps, poser des limites raisonnables à ce principe", a ajouté Henri Guaino.

Revenant sur les modalités d'attribution de la nationalité française, l'ex conseiller de Nicolas Sarkozy a souligné: "aujourd'hui, l'automaticité totale n'existe déjà pas, il faut cinq ans de résidence. Est-ce que c'est suffisant, dans quelles conditions doit-on résider en France, toutes ces questions sont posées." Pour Henri Guaino, "il y a un problème pour les familles en situation irrégulière.".

"Certains considèrent qu'ils ne sont pas Français"

Pour Henri Guaino, se pose aussi "la question de la manifestation de la volonté". "Certains acquièrent automatiquement la nationalité française et ensuite considèrent que le mot français est une insulte, considèrent qu'ils ne sont pas Français."

Enfin, a conclu Henri Guaino, "nous aurons à traiter le problème des multi-récidivistes, des multi-délinquants, ceux qui se sont mis délibérément en marge des lois de la République avant leurs 18 ans. Doivent-ils automatiquement acquérir la nationalité française? Ce sont des questions dont il faut débattre".

"Aujourd'hui, le débat est hystérique", a reconnu Henri Guaino, ajoutant "il appartiendra, si le gouvernement ne fait rien d'ici là, à l'opposition si elle revient au pourvoir, de poser ce problème, de traiter ce problème, raisonnablement".

Réagissant à la proposition de Jean-François Copé de supprimer l'AME (Aide médicale de l'Etat), le député UMP a précisé: "si on supprime l'AME, il faut dire par quoi on la remplace, c'est à dire comment on prend en charge ceux qui sont malades. Nous ne laisserons mourir personne. Dans ma vision de la France, on ne laisse mourir personne à la porte des hôpitaux".

"Je suis opposé à la préférence nationale"

"La disparition absolue du droit du sol, et l'absolutisme de la préférence nationale, j'y suis opposé, c'est contraire à l'idée que je me fais de mon pays." "En revanche, tout droit, tout principe doit pouvoir être assorti de certaines limites et de certaines conditions".

Revenant sur l'affaire Leonarda, Henri Guaino, a jugé "on ne va pas chercher un enfant dans une salle de classe ou dans un bus scolaire, mais l'indignation est hors de proportion. On n'a fait qu'appliquer la loi. (...) Le président de la République n'avait pas du tout à intervenir dans cette histoire".

"L'union civile, oui, le mariage, non"

Interrogé sur son engagement contre le mariage homosexuel, le député a rappelé être "pour une union civile" mais contre le mariage, qui impacte, selon lui, la filiation. Henri Guaino juge cependant "normal que le refus de la loi soit sanctionné", pour les maires refusant de marier des couples homosexuels. Mais "est-il normal qu'un maire soit obligé par la loi, de marier un étranger en situation irrégulière, lorsqu'il épouse un Français ou une Française? Est-ce que le droit à une vie de famille normale doit entraîner le regroupement familial sans aucune limite? Est-ce que le droit du sol, qui est un pricipe fondamental de notre République doit être sans limites? Voilà les questions que nous devons nous poser", a-t-il conclu.

M.R.