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Les Républicains

Gilets jaunes: Pécresse appelle Macron à faire confiance aux collectivités

Valérie Pécresse lors du conseil national des Républicains, le 30 juin 2018

Valérie Pécresse lors du conseil national des Républicains, le 30 juin 2018 - VALERY HACHE / AFP

Au lendemain de la 8e journée de mobilisation des gilets jaunes, la présidente de la région Ile-de-France réclame à Emmanuel Macron, dans les colonnes du JDD, davantage de décentralisation.

L'Etat doit "lâche(r) prise" et "faire enfin confiance aux collectivités" pour obtenir des "résultats" s'il veut éteindre la colère des "gilets jaunes", estime dimanche la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse dans une interview au Journal du Dimanche.

"Si (Emmanuel Macron) veut des résultats, il faut que l'Etat lâche prise. (...) Pour avoir moins d'impôts, plus de cohésion et plus de résultats, il va falloir faire enfin confiance aux collectivités", affirme l'ancienne ministre du Budget.

"Il faut qu'Emmanuel Macron rompe avec la technostructure jacobine qu'il a mise en place, reparte du terrain et lance un grand mouvement de décentralisation. Qu'il accepte de déléguer une partie de son pouvoir à des élus qui l'exerceront mieux, au plus près des Français", estime-t-elle.

Le mouvement "n'est pas terminé"

Si la présidente de la région Ile-de-France affirme que "rien ne justifie la violence", elle juge aussi que le mouvement des gilets jaunes n'est "pas terminé", car il se "nourrit d'une grande déception vis-à-vis d'Emmanuel Macron et du pouvoir en général".

Interrogée sur les mesures prises par le président de la République, elle répond que l'augmentation de la prime d'activité pour les bas salaires est une "réponse de court terme, alors qu'il faut créer les conditions d'une baisse durable des impôts", en proposant aux Français un "pacte": réformes contre pouvoir d'achat.

Sincérité et équité

Pour réformer, le président de la République devra "revoir complètement sa méthode : faire plus de concertation et s'appuyer sur les corps intermédiaires". "Il faut qu'il soit sincère, aussi : il ne peut pas dire qu'il augmente les impôts pour faire de l'écologie quand ce n'est pas le cas. Et il faut de l'équité", ajoute-t-elle.

L'ancienne ministre ne pense pas que les questions institutionnelles soient au coeur des revendications des gilets jaunes. "Ce qu'ils demandent, c'est du pouvoir de vivre, des règles justes, d'être protégés, des réponses sur le logement, les transports, la sécurité...", explique-t-elle.

Mélanie Rostagnat avec AFP