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Gilets jaunes: après avoir soutenu le mouvement, Ciotti veut interdire les manifestations du samedi 

Eric Ciotti lors du Conseil national des Républicains à Menton, le 30 juin 2018

Eric Ciotti lors du Conseil national des Républicains à Menton, le 30 juin 2018 - VALERY HACHE / AFP

Le député LR estime que ce le mouvement "a été dévoyé par la violence". Plusieurs internautes ont invoqué, sur Twitter, son soutien assumé aux gilets jaunes en novembre.

La crise des gilets jaunes, plus qu'aucune autre ces dernières années, aura amené bien des politiques à revoir leurs allégeances. Ou, du moins, à amender ou nuancer leurs prises de position sur un laps de temps très court. Avec le risque que cela comporte de se voir rappeler à l'ordre sur les réseaux sociaux. Éric Ciotti en a fait les frais ce lundi, deux jours après les insultes antisémites proférées contre Alain Finkielkraut et le caillassage d'un fourgon de CRS à Lyon.

La veille, le député Les Républicains des Alpes-Maritimes, qui a soutenu le mouvement des gilets jaunes dans ses premiers mois d'existence, a appelé à faire interdire les désormais traditionnelles manifestations du samedi. 

"Cette violence est insupportable"

"Ce mouvement (...) a été dévoyé par la violence", a-t-il déclaré sur France Inter dimanche, dénonçant le nombre impressionnant de blessés et de morts qui a découlé des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.

"Cette violence, elle est insupportable, inacceptable, et il faut aujourd'hui qu'elle s'arrête. On ne peut plus laisser tolérer ça", a tonné Éric Ciotti. Et d'ajouter: "14 samedis de violence, c'est beaucoup, c'est trop. (...) Pour samedi prochain, je demande qu'on interdise les manifestations." 

Récupération?

Très vite, plusieurs internautes ont tenu à mettre en lumière, via Twitter, le soutien franc qu'avait apporté le député LR aux gilets jaunes dès leurs premières semaines de mobilisation. Et ce en accusant l'intéressé, qui était allé jusqu'à enfiler le désormais iconique gilet, d'avoir cherché avant tout à faire de la récupération politique. 

D'autres vont jusqu'à exhumer d'anciens tweets d'Éric Ciotti, dans lesquels l'élu des Alpes-Maritimes sommait le gouvernement d'"entendre la colère du peuple de France".

Dimanche, au micro de France Inter, le ténor de l'aile droite de LR a reconnu à demi-mot son changement de perspective. "J'ai soutenu l'expression d'une colère, qui vient de loin, (...) une révolte contre ce trop-plein de fiscalité, d'impôts", a-t-il déclaré. 

Éric Ciotti maintient toutefois que les violences et les actes antisémites qui ont émaillé les dernières semaines n'émanent pas "du mouvement global des gilets jaunes". "Il est encore soutenu par une moitié des Français; on ne peut pas dire qu'une moitié des Français soit antisémite", a-t-il affirmé. 

Jules Pecnard