François Fillon, "faiseur de roi" de la primaire à droite

François Fillon arrive en troisième position des intentions de vote à la primaire de la droite selon le sondage Elabe pour BFMTV. Mais cette place de troisième homme et "faiseur de roi" demeure incertaine et fragile.

Il y a encore quelques semaines, la place du troisième homme semblait difficile à atteindre pour François Fillon. Selon un sondage Elabe pour BFMTV et L'Opinion, l'ancien Premier ministre est aujourd'hui crédité de 15% des intentions de vote au premier tour de la primaire de la droite. Avec quatre points supplémentaires, il arrive à la troisième place derrière Alain Juppé (39%) et Nicolas Sarkozy (27%). D'après ces chiffres, si Alain Juppé reste stable, Nicolas Sarkozy perd 5 points d'intentions de vote. 

"L'enjeu d'un premier tour d'une élection c'est aussi la place du troisième homme, qui pourrait être le faiseur de roi pour le second tour", rappelle Yves-Marie Cann, directeur des études politiques de l'institut de sondages Elabe. Pour ce premier tour de la primaire de la droite, la compétition se joue aussi entre François Fillon et Bruno Le Maire.

Fillon rassurant face à Sarkozy

Mais le député de l'Eure "n'a pas réussi le premier débat" alors que François Fillon, "y a gagné des points en terme de 'présidentialité'". L'ancien Premier ministre a aussi su profiter de son passage sur France 2 dans L'Emission politique, le 28 octobre dernier pour se démarquer. 

La perte de cinq points de Nicolas Sarkozy lui profite aussi. "François Fillon a su trouver la posture, les arguments qui lui permettent d'aller gratter des points chez Nicolas Sarkozy", commente Yves-Marie Cann. 

"Il réactive l'image du Premier ministre, un élément de réassurance important par rapport à Nicolas Sarkozy qui pouvait inquiéter une partie de la droite. Il est plus austère, plus calme". 

Une dynamique fragile

Avec le deuxième débat entre les candidats de la primaire - diffusé en direct sur BFMTV dès 20h30 - l'enjeu pour François Fillon est de conforter sa place et de "capitaliser sur cette amorce de dynamique". Mais s'il s'installe à la troisième place "il faut rester très prudent", précise Yves-Marie Cann.

La campagne est loin d'être terminée et l'électorat de François Fillon "est aussi le plus fragile". Si pour Alain Juppé, 91% des électeurs se déclarent sûrs de voter pour lui et 89% chez Nicolas Sarkozy, ils ne sont que 66% chez François Fillon. 

*Sondage effectué par internet du 18 octobre au 2 novembre 2016 auprès de 7.521 personnes de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.

Mélanie Longuet