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François Baroin n'a "pas d'a priori" sur Sens commun

François Baroin était l'invité de Laurent Neumann ce mardi matin sur BFMTV et RMC, après l'annulation de l'Entretien d'embauche de François Fillon avec Jean-Jacques Bourdin, à la demande du candidat. Pourtant connu pour ses positions modérées, François Baroin a affirmé qu'il pourrait gouverner avec des ministres de Sens commun en cas de victoire du candidat Les Républicains.

Peut-on gouverner avec des membres de Sens commun, l'émanation politique de la Manif pour tous, quand on est un représentant de la droite modérée au sein des Républicains? Pour François Baroin, la réponse est oui. Le président de l'association des maires de France était ce mardi matin l'invité de Laurent Neumann sur BFMTV et RMC. Une interview prévue en remplacement de l'Entretien d'embauche de François Fillon avec Jean-Jacques Bourdin, annulé par le candidat.

"La droite, c’est une très grande famille. Moi je n’ai pas de difficultés, je n’ai pas d’a priori sur Sens commun. Je les connais peu, je les verrai, je sais leur engagement politique", a déclaré François Baroin. 

Mi-avril, le candidat Les Républicains à la présidentielle avait affirmé que des membres de Sens commun pourraient faire partie de son gouvernement s'il était élu.

"Sens commun fait partie des hommes et des femmes qui sont fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels j'ai beaucoup de respect", avait déclaré François Fillon lors d'une interview à Radio J. 

"Prêt-à-penser" et "police de la pensée"

Connu pour ses positions progressistes, au même titre que Nathalie Kosciusko-Morizet par exemple, François Baroin est tout de même apparu gêné par ce sujet. 

"Si on est animé par une espérance religieuse, on peut être un profond laïc et être animé de cette espérance. C’est ça la force de la République, ils se rejoignent dans l’acceptation du principe simple qui est qu’on en place pas les lois de la religion au-dessus des lois de la République. Tant qu’on reste dans ce cadre-là, il n’y a aucune difficulté à vivre ensemble, à travailler ensemble et peut-être même à gouverner ensemble", a-t-il affirmé. 

Celui qui est considéré comme le futur Premier ministre de François Fillon en cas de victoire de ce dernier a finalement défendu la même ligne que son candidat, reprenant certains éléments de langage. 

"Le prêt-à-penser idéologique qui consiste à montrer du doigt telle ou telle personne parce qu’ils se sont mobilisés par rapport à quelque chose qui ne correspond pas à ce que vous ressentez ne me semble pas etre le principe de l’écoute, du dialogue et de la volonté de rassemblement".

Réduire le nombre d'avortements et redéfinir le mariage

Au même moment, sur Europe 1, François Fillon évoquait quant à lui la "police de la pensée". "Je ne supporte pas la police de la pensée. J’ai dans ma majorité potentielle à la fois Sens commun et François Baroin. A la fois des gens qui sont très à droite et NKM. Et ils ont tous vocation à faire partie de cette majorité et le cas échéant, à faire partie du gouvernement. C’est comme ça qu’on gouverne un pays, c’est en ayant une majorité de Français. Et il n’y a pas de majorité de Français uniquement sur un créneau idéologique", a insisté le candidat. 

Sens commun, fondée en 2013 par des membres de la Manif pour tous, est une association pensée pour peser au sein de l'UMP, devenu Les Républicains, et d'influencer la ligne du candidat du parti pour la présidentielle, comme le rappelle Le Monde. Dans le "socle programmatique" de l'association figurent notamment le fait de reconnaître constitutionnellement le mariage comme "union d'un homme et d'une femme", de réserver l'adoption aux couples hétérosexuels et de faire de la réduction du nombre d'avortements "une grande cause nationale".

Charlie Vandekerkhove