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Les Républicains

Fillon: son directeur de campagne démissionne

Patrick Stefanini, le directeur de campagne de François Fillon, a annoncé sa démission. Après un imbroglio, cette dernière sera finalement effective dimanche soir.

Une nouvelle défection qui pèse lourd pour François Fillon. L'avenir de Patrick Stefanini comme directeur de campagne du candidat Les Républicains n'est désormais plus que temporaire. Selon nos informations confirmant celle du JDD, celui à qui l'on attribue la victoire de François Fillon à la primaire, va quitter son poste. Une démission qui sera effective dimanche soir, a confirmé l'équipe du candidat dans un communiqué.

Dans la soirée de vendredi, François Fillon a apporté de la confusion à cette information en la démentant. Selon le candidat Les Républicains, ce dernier a pensé à se désister avant de se rétracter.

"Patrick Stefanini a repris sa lettre et est en ce moment au travail au QG" de campagne, a répondu l'ancien Premier ministre, interrogé par l'AFP.

La confirmation de la démission est venue du principal intéressé. Interrogé par Libération, Patrick Stefanini a assuré que sa décision est "irrévocable mais elle ne prendra effet que dimanche soir". Un délai obtenu à la demande de François Fillon alors que se tient dimanche un rassemblement place du Trocadéro à Paris. Selon nos informations, il sera remplacé par Vincent Chriqui, son adjoint jusqu'à présent dans l'équipe de campagne.

"Minoritaire dans ton équipe"

L'ex-préfet de la région Auvergne avait même écrit une lettre que s'est procuré le JDD. Dans celle-ci, il invoquait deux raisons à sa défection. Il fait d'abord part "d'une raison personnelle". "J'ai été minoritaire au sein de ton équipe, je ne suis donc plus le mieux placé pour diriger ta campagne", a écrit Patrick Stefanini après avoir conseillé à François Fillon de se retirer de la campagne après sa convocation en vue d'une mise en examen par les juges d'instructions. Disant "respecter" cette décision, il conseillait au candidat LR de s'appuyer désormais sur Bruno Retailleau, son coordinateur général.

Concernant le cas de François Fillon, il invoque une question de morale: "Je me souviens qu'en 2001, les circonstances avaient voulu que je dirige la campagne de Philippe Seguin dans le 18e arrondissement de Paris et qu'il m'avait demandé de ne pas être candidat sur sa liste au motif que j'étais alors mis en examen."

La seconde raison est d'ordre "politique". Estimant que François Fillon peut "encore gagner l'élection présidentielle", il fait toutefois un triste constat. "Depuis 48 heures, et du fait de la perspective de ta mise en examen, il ne reste plus rien ou presque du fruit de ce travail, c'est-à-dire d'un large rassemblement de la droite et du centre derrière ta candidature, déplore-t-il. Ta défaite au soir du premier tour ne peut donc plus être exclue."

Et de conclure: "Elle placerait les électeurs de la droite et du centre devant un choix cornélien, je me refuse à assumer cette perspective."

Justine Chevalier avec Agathe Lambret