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Les Républicains

Européennes: l'UMP au bord de l'implosion

Jean-François Copé voit sa position fragilisée au sein du parti.

Jean-François Copé voit sa position fragilisée au sein du parti. - -

Le mauvais score réalisé lors des élections européennes et les soupçons pesant sur Jean-François Copé menacent l'unité déjà vacillante de l'UMP, qui tiendra un bureau politique sous haute tension mardi.

Si l’Elysée veut "tirer les leçons" du scrutin de ce dimanche 25 mai, il devrait en être de même pour l’UMP. Le parti de Jean-François Copé a beau avoir sauvé les meubles en emportant deux circonscriptions et en réalisant un score de plus de 20%, la crise ne devrait pas l’épargner pour autant.

Car en dehors du score historique du FN qui, pour la première fois de son histoire, se pose en principal parti d’opposition en France, les résultats de dimanche montrent que l’UMP n’a pas su mobiliser.

Au contraire de Jean-François Copé, qui veut y voir une "exaspération très forte contre la politique" conduite par François Hollande, les différents responsables de son parti ont plutôt plaidé pour un changement institutionnel radical. Ces derniers placent ainsi leur chef dans une position délicate, à l’avant-veille d’un bureau politique aux allures de réunion de crise.

Fillon plante la première banderille

Le spectre de l’affaire Bygmalion, déjà jugée par certains comme responsable du semi-échec des européennes, plane toujours sur l’UMP et sur sa présidence. Et la polémique autour de l’élection de Jean-François Copé en 2012, mise entre parenthèses en vue des échéances électorales, n’a jamais vraiment été digérée par certains.

Sans surprise, François Fillon a été l’un des premiers à dégainer. "L'UMP (...) est atteinte dans sa crédibilité et doit s'interroger sur les raisons de son échec. Elle n'a pas été en mesure de rassembler et son honneur est mis en cause", a ainsi déclaré l’ancien Premier ministre, quelques minutes après les premières estimations. 

Copé fragilisé

"L'UMP va avoir besoin d'une profonde reconstruction", a renchéri le filloniste Laurent Wauquiez. "L'UMP doit changer, d'abord elle doit avoir une gouvernance plus collective encore, et puis il faut faire toute la clarté sur ce qui s'est passé" dans l'affaire Bygmalion, a pour sa part affirmé Alain Juppé. L’ancien Premier ministre a également appelé à recréer un accord droite-centre, tout comme Nathalie Kosciusko-Morizet.

Si Jean-François Copé parvient à conserver son poste ces prochains jours, il se trouvera donc extrêmement fragilisé. Dans le cas contraire, une nouvelle élection mettrait aux prises les différentes tendances du parti. Dans tous les cas de figure, l’UMP, elle, s’apprête à traverser l'une des périodes les plus difficiles de son histoire.

Yann Duvert