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Les Républicains

En campagne électorale, désormais, on tweete autant qu'on tracte

Les millions d'utilisateurs des réseaux sociaux représentent un vivier d'électeurs potentiels important, et facile à atteindre. Pas étonnant donc que les candidats prennent aujourd'hui internet très au sérieux.

L'entrée en lice de Nathalie Kosciusko-Morizet, prévue mardi, fait passer le nombre de candidats à la primaire de la droite et du centre à neuf. Face à tant d'adversaires, distribuer des tracts sur les marchés, à l'ancienne, ne suffit plus. Chez les candidats Les Républicains, désormais, on se dote d'"équipes numériques" et on soigne sa présence sur internet.

Le 23 février dernier, Bruno Le Maire était à Vesoul (Haute-Saône), pour annoncer sa candidature à la primaire de la droite et du centre. Mais il était également en meeting un peu partout en France, grâce aux réseaux sociaux.

Au fond de la salle, en effet, Kéliane Martenon suit le discours d'une oreille, tout en partageant des photos et vidéos de la soirée. Car comme la responsable web de Bruno Le Maire l'explique, "aujourd'hui les réseaux sociaux ont pris une part importante dans la vie des Français."

Une parole plus libre et plus directe

Grâce à Facebook, Twitter ou encore Snapchat, les candidats peuvent désormais dialoguer directement avec les électeurs. Un raccourci qui brise forcément les codes de la communication politique. Sur Twitter, par exemple, le ton est plus libre, même si tout le monde ne s'autorise pas l'humour.

Gilles Boyer, le directeur de campagne d'Alain Juppé, ose pour sa part le tweet ironique. Lors du vote électronique pour la présidence de l'UMP, marqué par les bugs, en novembre 2014, il ne résiste pas.

"C'était juste pour illustrer la langue de bois qu'on peut avoir dans ces cas-là", sourit Gilles Boyer. Mais si l'humour mordant du directeur de campagne d'Alain Juppé a modernisé l'image de ce dernier, le conseiller politique se défend de confisquer la parole.

"Il y a des gens qui disent que je tweete ce qu'il ne peut pas dire, s'étonne Gilles Boyer. Ce n'est pas vrai, Alain Juppé a beaucoup d'humour, contrairement à ce que vous pensez."

Les réseaux sociaux, réserve d'électeurs potentiels

Mais les réseaux sociaux, ce sont avant tout de formidables réserves d'électeurs, voire de militants, que les équipes de campagne tentent de recruter.

"Le but c'est de capter toutes les personnes qui sont, à un moment donné, intéressées, explique Gautier Guignard, un collaborateur de François Fillon. Elles sont intégrées à notre base de données, et après on prolonge la communication pour essayer de récupérer leur email, pour essayer de les pousser à s'engager davantage."

Avec, en France, 30 millions d'utilisateurs sur Facebook et 2,3 millions sur Twitter, impossible désormais de faire campagne sans passer par internet. Et si l'un de ces candidats devient président de la République en 2017, il lui faudra éviter l'écueil rencontré par François Hollande sur Periscope.

H. M. avec Agathe Lambret, Ikram Kichech, Anais Krouts et Etienne Grelet