BFMTV
Les Républicains

Émeutes: Laurent Wauquiez appelle à "une union sacrée autour de mesures décisives"

Laurent Wauquiez en 2019.

Laurent Wauquiez en 2019. - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

"Non, l'ordre n'a pas été rétabli", soutient le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui appelle dans une interview au Figaro à "dépasser temporairement les divisions" et s'"entendre sur quelques mesures fortes".

Sa parole est rare. Depuis quelques mois, Laurent Wauquiez reste en retrait de la politique nationale pour cultiver une stature présidentielle. Chacune des sorties du président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes est calculée, avec l'objectif in fine d'apparaître au-dessus de la mêlée.

Le candidat putatif à l'Élysée ne pouvait néanmoins rester en retrait sur les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel. Un sujet dont la droite s'est rapidement saisie avec des propositions extrêmement fermes à la clé. Interviewé par Le Figaro, Laurent Wauquiez alerte:

"Ces événements n'ont rien à avoir avec une crise sociale et encore moins avec la mort d'un jeune (âgé de 17 ans, ndlr), aussi tragique soit-elle. Pour ceux qui ont frappé, pillé et incendié, il n'était qu'un alibi."

"En aucun cas une démarche de coalition"

L'ex-patron des LR voit dans les émeutes le "symptôme spectaculaire d'un mal beaucoup plus profond qui touche notre pays: la désintégration de l'État et de la Nation." "Non, l'ordre n'a pas été rétabli", martèle-t-il, contredisant ainsi Emmanuel Macron.

"Le désordre, la barbarie, la violence gratuite continuent quotidiennement dans notre pays. Non, le travail n'est pas derrière nous, il est devant nous."

La situation actuelle doit amener Emmanuel Macron à "mobiliser une forme d'union sacrée autour de mesures décisives", juge l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, qui précise que sa "démarche n'est en aucun cas une démarche de coalition, de négociation ni de compromission."

"Poser des actes"

Il met sur la table plusieurs propositions. D'abord, "l'expulsion de tous les étrangers responsables d'actes de violence". Ensuite, un "choc carcéral", avec "des peines minimales de privation de liberté effectives dès le premier acte de violence aux personnes". Dernière disposition: suspendre, "comme le propose Éric Ciotti (le président de LR, ndlr) les aides sociales aux délinquants et parents de délinquants".

Soucieux de dresser dans le même temps "un chemin de l'espoir", Laurent Wauquiez chante également un refrain bien connu de sa famille politique, celui de la "méritocratie". Laquelle pourrait se traduire par "un système fort de bourses au mérite dès la classe primaire".

L'élu de droite termine son entretien par une réponse qui dit tout de ses ambitions pour 2027. Que pense-t-il du terme "décivilisation", employé par Emmanuel Macron fin mai pour qualifier une montée des violences?

"Nous avons eu tant de débats sémantiques, les 'racailles', 'l'ensauvagement', la 'décivilisation'... Et rien ne change", pose d'abord Laurent Wauquiez. Avant d'ajouter, non sans arrière-pensées: "le travail d'un président de la République, ce n'est pas de faire des commentaires mais de poser des actes. C'est comme cela que je conçois mon rôle. Et je reste profondément optimiste. Nous pouvons y arriver. Rien n'est écrit."

Baptiste Farge