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Education: pour Sarkozy, les enfants sont devenus des "cobayes"

Nicolas Sarkozy réaffirme son opposition au port du voile dans les écoles.

Nicolas Sarkozy réaffirme son opposition au port du voile dans les écoles. - Kenzo Tribouillard - AFP

Journée thématique mercredi pour Les Républicains. Après une journée de travail sur le thème de la dépense publique et la fiscalité, les membres du parti se retrouvent pour discuter d'éducation, en vue d'établir un projet pour la présidentielle.

L'éducation au coeur des débats cette semaine chez Les Républicains. Alors que le parti se réunit mercredi pour une journée sur ce thème, Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur l'école à la fois dans une tribune parue dans la presse mais aussi lors d'une séance de questions-réponses, mardi soir, organisée sur son compte Facebook. 

S'exprimant dans une tribune dans Le Figaro, le président du parti Les Républicains a défendu sa vision de l'école et pour l'école. S'attaquant clairement aux changements engagés par le gouvernement actuel, et en premier lieu la réforme du collège, il s'engage à l'abandonner s'il revenait chef de l'Etat en 2017.

Sans cap, sans politique et sans vision, l'Education nationale a erré pendant quatre ans, de ministre en ministre et de réforme en réforme. La seule politique constante de ce gouvernement, et il faut le reconnaître, a été l'emprise idéologique sur ce ministère et la grande proximité syndicale", dénonce-t-il dans le quotidien.

"Augmentation des heures de service"

Pour Nicolas Sarkozy, le temps consacré à l'éducation et l'enseignement a considérablement diminué au profit de loisirs. "Désormais, l'école n'est plus chargée de transmettre des savoirs et de former des esprits - nos pédagogues ont décidé que l'élève devait construire lui-même son savoir - mais de promouvoir des 'activités ludiques et citoyennes'", attaque l'ancien président de la République.

Afin de mettre un terme à ces programmes, Nicolas Sarkozy, répondant à une question d'un internaute, propose "une augmentation des heures d'obligations de services qui ira de pair avec une revalorisation salariale". Car en prenant le chemin qu'il décrit, le président des Républicains s'en prend à une éducation qui a perdu son essence. 

Selon lui, "l'école que chacun rêve de voir sanctuariser a été transformée imperceptiblement en un lieu d'expérimentation sociale dont les parents et les enfants sont en réalité les cobayes."

"Extension du service militaire"

S'attaquant à l'égalité républicaine qu'il qualifie de "farce", il explique que, selon lui, il est nécessaire de renforcer la présence des instituteurs et professeurs pour faire face à l'inégalité entre élèves "si certains en rentrant chez eux trouvent une famille disponible ou des répétiteurs quand d'autres n'ont que la télévision pour les aider…"

Avant d'expliquer que "Les Républicains, eux, considèrent qu'il n'appartient pas à l'école de se substituer aux familles mais d'enseigner des disciplines et de former au raisonnement et que les enseignants du second degré ne sont pas des 'éducateurs' mais des professeurs et des maîtres."

Autres propositions: la prise en charge des élèves en difficulté dans un "CP plus", avec "accompagnement renforcé", "l'extension du service militaire adapté pour (la) jeunesse en difficulté". Il souhaite également "confier l'approbation finale" des programmes "à l'Institut de France et donc aux académies".

"L'école de la République"

Pis, l'école se serait substituer aux parents. Pour lutter contre cela, il estime que remplacer le ministère de l'Education nationale par le ministère de l'Instruction car "l’éducation c’est pour la famille, l’instruction c’est pour l’enseignement privé ou public", lance-t-il sur Facebook. "Tout ce qui peut rappeler ce qu'a été la France se retrouve désormais noyé dans un verbiage insensé" et "un universalisme éthéré", déplore-t-il.

Une manière aussi selon l'ancien président qu'il est "résolument opposé au port du voile dans les lieux scolaires, à l'université". "L'école des Républicains, c'est l'école de la République et rien d'autre, où la laïcité s'applique jusque sur les bancs de l'université publique", scande alors Nicolas Sarkozy. 

J.C.