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EDITO - Villeneuve-sur-Lot: l’UMP ne devrait pas fanfaronner

Anna Cabana

Anna Cabana - -

Le résultat du premier tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot de dimanche, c'est-à-dire l’élimination du candidat socialiste et le second tour UMP-FN - n’est pas seulement une claque magistrale pour les socialistes, c’est aussi une gifle pour l’UMP.

A première vue, on pourrait croire que c’est une bonne nouvelle pour l’UMP.

Dans la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, l'UMP est arrivée en tête dimanche, avec 28,71% des voix, suivie du FN, avec 26,04% des suffrages. Le PS a obtenu 23,69%, un score représentant seulement 10,35% des inscrits, insuffisant pour être qualifié au second tour.

Une bonne nouvelle pour l'UMP? C’est du moins ce que font mine de penser les ténors de la droite. Mais, il s'agit en réalité d'une victoire en trompe l’œil. Il ne faut pas se laisser abuser par le fait que Jean-Louis Costes - c’est le nom du candidat UMP - est arrivé en tête. La vérité, c’est que par rapport au premier tour de l’élection législative de 2012, le nombre de voix qui se sont portées vers l’UMP a carrément baissé.

Une gifle pour l'UMP

13.006 voix en 2012, contre 9.331 voix dimanche, soit 3.675 voix en moins.

Donc il n’y a pas que pour le PS que c’est une claque. Pour l’UMP aussi, c’est une gifle, contrairement aux apparences. Il y a un malaise à l’UMP, qui tient notamment à la chape de plomb - idéologique et stratégique - que Nicolas Sarkozy et son ami Patrick Buisson font peser sur le parti. D’ailleurs les langues de certains dirigeants de droite se délient, ces jours-ci…

Un droit d'inventaire sur le sarkozysme

A Xavier Bertrand, lundi matin sur BFMTV. Au lieu de dire que ce serait tellement bien que Sarkozy revienne, Bertrand a rappelé que, le soir de sa défaite, l’ancien président avait "dit qu’il n'aura(it) plus le même engagement."

"Respectons sa décision, voilà, point barre. (…) Ne réveillons pas une énième guerre des chefs à droite, Sarkozy-Fillon. Si cela arrive, il ne faudra pas s'étonner que nos électeurs nous tournent le dos".

Xavier Bertrand n’est pas le seul à avoir verbalisé le malaise. Dimanche, sur France 2, François Baroin a lui aussi en quelque sorte voulu tourner la page du sarkozysme. Il a dit qu’il y avait "une ligne idéologique à purger." C’est à dire qu’il a réclamé - sans employer l’expression - un droit d’inventaire du sarkozysme. Je peux vous dire que ce n’est pas gagné… Mais c’est la seule façon de dissiper le malaise.

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Anna Cabana