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EDITO - Quand le Peillon neutralise le Fillon

Jean-François Achilli

Jean-François Achilli - -

Il ne s'était plus exprimé depuis la crise à l'UMP: François Fillon a fait son retour dimanche soir au 20h de TF1. Mais il n'a pas dit grand chose sur la présidentielle, et rien sur Paris. Tout ça pour ça? La chronique politique du directeur de la rédaction de RMC, éditorialiste sur BFMTV et RMC.

La formule magique est celle d’un responsable UMP, qui n’a pas compris dimanchesoir pourquoi l’ex-Premier ministre était allé dans un 20h: "Le Peillon neutralise le Fillon!" La seule reprise immédiate de son intervention aura concerné sa réaction au projet de vacances d’été ramenées à six semaines, que venait d’évoquer Vincent Peillon sur BFMTV. " Improvisation, sur un sujet qui mériterait de la concertation", a déclaré un François Fillon visiblement mal informé: le ministre de l’Education ne parlait de discussions qu'à partir de 2015.

Et pour ce qui est du couac de Peillon, il faut se souvenir qu’en la matière, François Fillon aura eu son lot avec son "état en faillite" de septembre 2007, langage vérité qui avait secoué à l’époque.

Il n'a rien dit sur Paris? Il n'a pas dit qu'il jetait l'éponge?

Pas un mot. À sa décharge, la question ne lui a pas été posée ! Mais François Fillon aurait pu s’en emparer, lui qui avait préparé sa réponse avec son entourage: "Je ne serai pas candidat, il faut deux mandats pour réformer la ville. Je suis sur d’autres échéances, je ne peux pas trahir les Parisiens."

Ce renoncement exaspère un proche de Jean-François Copé: "Cela fait plus de deux ans qu’il voulait Paris, il s’y est fait parachuter, et là, pschitt, on n’en parle plus!"

Et la présidentielle? Il n'a pas dit non plus s'il serait candidat en 2017...

Mais il va se "préparer à cette échéance", il veut porter "un projet pour la France". De la pure langue de bois pour dire: je suis candidat, mais je ne vous le dirai pas tout de suite.

Il a également laissé planer le doute sur son éventuelle candidature à la présidence de l’UMP en septembre, lui qui confie à ses proches qu’il n’ira pas. François Fillon a donc peut-être grillé une cartouche au 20h, mais devrait se rattraper mardi après-midi dans une interview au Monde avant son meeting à la Mutualité.

Jean-François Copé organisera pendant ce temps une vidéo conférence avec des UMP dans toute la France...

Une façon de dire: je suis le patron du parti, j’ai autre chose à faire que d’aller t’écouter. Un axe se dessine à droite: d’un côté Jean-François Copé, en piste pour 2017, avec dans l’ombre un Nicolas Sarkozy qui en a envie.

"Si quelqu’un émerge, je n’irai pas. Si personne n’émerge, j’irai', aurait confié l’ancien président. Et face à eux, François Fillon, qui démarre une campagne au long cours, qui devrait passer par un nécessaire droit d’inventaire qui n’a toujours pas été effectué à droite.

>> Ecoutez les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli.

>> A lire aussi: Peillon a surement besoin de (longues) vacances!

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Jean-François Achilli Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

>> Suivez-le sur Twitter @jfachilli

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