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Dieudonné: Juppé partage "la conviction" et "l'indignation" de Valls

Alain Juppé en novembre 2013.

Alain Juppé en novembre 2013. - -

Dans un post de blog, le maire de Bordeaux apporte son soutien au ministre de l'Intérieur dans l'affaire Dieudonné, et dit partager sa "conviction" et son "indignation".

Le maire UMP de Bordeaux et ancien Premier ministre, Alain Juppé, dit partager "la conviction" et "l'indignation" du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, sur sa circulaire contre les spectacles de Dieudonné, indique-t-il sur son blog, alors que son rival à l'élection municipale des 23 et 30 mars, le socialiste Vincent Feltesse, a émis des réserves quant à la démarche du ministre.

"Si l'on en croit de nombreux commentateurs, le ministre de l'Intérieur n'aurait agi, dans l'affaire Dieudonné, que par calcul politique", augure Alain Juppé, mais "je fais une autre hypothèse": "Et si Manuel Valls était mu par une sincère et profonde conviction? A savoir le refus de laisser se réenclencher, quelques décennies à peine après l'effroyable extermination de six millions de juifs en Europe, la spirale du négationnisme et de l'antisémitisme. D'entendre chanter 'Shoahnanas' ou pratiquer un geste qui évoque le salut nazi".

Alain Juppé souligne qu'il partage "cette conviction et cette indignation" et que c'est la raison pour laquelle il a annoncé "d'emblée, au vu de la circulaire du ministre de l'Intérieur qui donnait aux maires la base juridique qui manquait", qu'il interdirait "la manifestation de Dieudonné à Bordeaux".

"Il fallait marquer un coup d'arrêt à cette dérive dangereuse"

L'ancien chef de gouvernement estime par ailleurs que "la liberté d'expression et la liberté de réunion sont, évidemment, des libertés fondamentales dans notre démocratie. Mais, comme toutes les libertés, elles s'exercent dans le cadre des lois de la République". "Or, nos lois proscrivent et punissent le négationnisme, l'antisémitisme, le racisme, l'incitation à la haine raciale. Elles protègent la dignité humaine, quelle que soit, cela va de soi, la communauté ou la religion concernée. Le Conseil d'Etat vient de le rappeler fort opportunément".

"Or, Dieudonné viole ces lois de manière répétée. Il a été condamné à plusieurs reprises, il a récidivé et s'est soustrait à l'exécution des peines qui lui ont été infligées. Il fallait marquer un coup d'arrêt à cette dérive dangereuse pour la crédibilité de la République. C'est fait", s'est-il félicité. "Dieudonné affirme que dans son prochain spectacle, il n'y aura plus de propos antisémites... Ce qui est une forme d'aveu. Il faudra juger sur pièces et sur la durée".

A. G. avec AFP