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Les Républicains

"Des convictions, ça se défend": Aurélien Pradié reste sur sa ligne après son éviction de la direction de LR

Le président des Républicains Éric Ciotti a annoncé ce samedi l'éviction d'Aurélien Pradié de ses fonctions de numéro 2 du parti, en lien avec des désaccords sur le projet de réforme des retraites.

Les Républicains se fracturent un peu plus. Éric Ciotti, le président des Républicains, a annoncé ce samedi l'éviction de d'Aurélien Pradié de ses fonctions de numéro 2 du parti, sur fond de désaccords sur le dossier des retraites. Le député du Lot, qui avait défendu des modifications du projet de loi contraires à la ligne de la direction de LR, a réagi à cette décision sur Twitter en mettant en avant ses "convictions".

"Le seul sort qui compte, c’est celui des Français pour lesquels nous sommes engagés. Des convictions, ça se défend. Sans relâche", a notamment tweeté le député du Lot quelques minutes après l'annonce publique de sa destitution.

Revendiquant son combat pour que toutes les personnes en carrières longues ne cotisent pas davantage que 43 ans, le député du Lot s'est par ailleurs félicité que "même les députés de la majorité rejoignent cette bataille", communiqué des députés Horizons, parti dirigé par Édouard Philippe, à l'appui.

Dans toute la négociation sur les retraites, Aurélien Pradié a campé sur une ligne intransigeante, menaçant de ne pas voter la réforme alors même que la direction de LR semblait avoir conclu un accord avec le gouvernement.

Critiqué pour son "aventure personnelle"

"Ses prises de positions répétées (n'étaient) plus conformes avec les valeurs de cohérence, d'unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine", a justifié le patron des LR dans un communiqué, critiquant une "aventure personnelle", qui "ne peut se substituer à l'action collective et à l'esprit de responsabilité".

Le débat s'est cristallisé ces derniers jours sur les carrières longues, le député du Lot réclamant que personne n'ait à cotiser plus de 43 ans pour partir à taux plein. Une position finalement reprise vendredi dans un amendement de son groupe, et même par Horizons, au point que les oppositions de gauche ont salué les prises de parole du député dans l'hémicycle.

Avec ses positions tranchées et sa parole parfois rugueuse, Aurélien Pradié exaspérait l'aile libérale et conservatrice du parti, notamment les sénateurs inquiets de voir chaque concession sur les retraites détricoter un texte très proche de leurs propres souhaits.

Son omniprésence dans les médias a aussi irrité. "Aurélien Pradié est un élu de talent mais il s'est malheureusement enfermé dans le rôle de l'opposant interne et du provocateur au risque de tous nous fragiliser", a notamment affirmé l'eurodéputée Agnès Evren.

Glenn Gillet avec AFP