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Debré recadre Sarkozy: "on ne conteste pas les fondements de la justice"

Le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré

Le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré - -

Dans une émission diffusée samedi sur Europe 1, le président du Conseil constitutionnel répond à l'ancien chef de l'Etat qui avait appuyé sa défense sur l'enquête menée par l'institution pour gager de sa bonne foi.

Un recadrage en bonne et due forme. Le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré a contesté vendredi la présentation faite par Nicolas Sarkozy de l'action de la juridiction au sujet de ses comptes de campagne. Ne présentons pas le Conseil comme il n'est pas", s'est-il emporté dans l'émission Mediapolis dont le Lab d'Europe 1 publie des extraits.

Lors de l'interview accordée à Europe 1 et à TF1 après sa mise en examen, l'ancien président de la République avait déclaré que sa campagne présidentielle de 2012 avait été "vérifiée dans tous les sens, avec un soin qui n'avait rien d'amical, par la commission des comptes de campagne et par le Conseil constitutionnel."

"Personne ne peut imaginer que les enquêteurs du Conseil constitutionnel ou de la commission des comptes de campagne soient passés au travers", avait également déclaré l'ex-chef de l'Etat au sujet de la double facturation établie par l'UMP, épicentre de l'affaire Bygmalion.

Debré critique sévèrement les attaques de Sarkozy

"Nous n'avons pas des enquêteurs, nous n'avons pas de pouvoir de police judiciaire, nous ne pouvons pas faire des perquisitions, des saisies! Ne présentons pas le Conseil comme il n'est pas", a réagi Jean-Louis Debré, connu pour être proche de Jacques Chirac. "Nous n'avons pas validé les comptes, nous avons simplement validé la décision de la Commission nationale de contrôle qui avait constaté qu'il avait dépassé les plafonds autorisés", a-t-il aussi expliqué.

Finalement, Jean-Louis Debré, lui-même ancien magistrat, a estimé que "quand des responsables politiques commencent, à droite ou à gauche, à s'en prendre aux juges, c'est un des fondements du vivre ensemble, de la République qui est atteint."

S.A. avec AFP