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Dati sur Taubira: "si être ministre est trop lourd, il faut démissionner"

Rachida Dati sur le plateau de BFMTV-RMC, vendredi 13 mars 2015.

Rachida Dati sur le plateau de BFMTV-RMC, vendredi 13 mars 2015. - BFMTV

Invitée de BFMTV-RMC vendredi matin, l'eurodéputée UMP Rachida Dati a fustigé l'attitude du Premier ministre Manuel Valls, qui s'en était pris au Front national, et de la ministre de la Justice, Christiane Taubira.

Les élections départementales fin mars s'annoncent difficiles pour le PS et pour le gouvernement, pourtant mobilisé pour ce scrutin. En cas de nouveau revers électoral, le Premier ministre Manuel Valls devra-t-il démissionner? "Il a une lourde responsabilité. Depuis qu'il est Premier ministre, le PS a perdu toutes les élections. Ce sont des défaites lourdes. Je pense qu'il a une responsabilité à prendre devant les Français. Mon avis c'est qu'en cas de défaite, on doit en tirer les conséquences", a déclaré vendredi matin sur BFMTV-RMC Rachida Dati, refusant d'appeler ouvertement à la démission du Premier ministre.

Les "propos indignes" de Valls sur le FN

"J'ai été choquée de l'entendre dire qu'il resterait Premier ministre même après les départementales, au mépris de la Constitution et du président de la République", a-t-elle poursuivi, en référence à une interview dans laquelle Manuel Valls affirmait qu'il resterait "sans doute" à Matignon.

Et de fustiger les propos tenus par Manuel Valls sur le Front national, qui avait déclaré "avoir peur que la France se fracasse sur le FN" et "assumer stigmatiser Marine Le Pen": "Il n'a pas à avoir 'peur', il a à avancer, à travailler pour la vie des Français, a jugé Rachida Dati. Ces propos ne sont pas dignes. De même, il n'a pas à stigmatiser les personnes, c'est indigne d'un Premier ministre." "Toutes les attaques de personnes sont inadmissibles", a-t-elle martelé.

Attaques contre Taubira: "pas la peine de se victimiser"

Y compris celles contre la ministre de la Justice, Christiane Taubira, régulièrement la cible d'attaques de la part de l'UMP? "Oui", a rétorqué Rachida Dati, tout en sous-entendant que la ministre de la Justice avait tendance à se victimiser. 

"J'ai été garde des Sceaux et quand il y avait des débats parlementaires, j'ai été prise à partie par certains députés socialistes dans l'enceinte du parlement. Manuel Valls était parfois présent. Est-ce qu'il a levé le petit doigt, est-ce qu'il a fait des crises d'hystérie? Jamais. Moi j'ai considéré que ça faisait partie de la vie politique, la vie publique", a défendu Rachida Dati. Selon elle, "on n'a pas besoin de se victimiser quand on est à ce niveau-là de responsabilités".

"Je ne l'ai pas entendue (Mme Taubira) parler de la politique pénale à mettre en oeuvre contre la délinquance en France, je ne la vois pas beaucoup sur les plateaux pour parler de ça mais quand il s'agit de venir sur les plateaux pour dire 'oh mon Dieu, je suis attaquée de partout', on la voit beaucoup sur les plateaux". Et de conclure: "Si c'est trop lourd, si c'est trop dur, il faut démissionner. On ne nous force pas à être ministre."

Sandrine Cochard