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Charles Pasqua en douze phrases marquantes

Charles Pasqua est mort ce 29 juin 2015.

Charles Pasqua est mort ce 29 juin 2015. - AFP

L'ancien gaulliste est mort ce lundi. Longtemps ministre de l'Intérieur, il était aussi connu pour son accent chantant et ses formules chocs. S'il est devenu l'une des figures de la Cinquième république, c'est aussi grâce à ses piques. Florilèges.

Ancien ministre de l'Intérieur, figure de la politique des Hauts-de-Seine, Charles Pasqua avait mis un terme à sa carrière politique, en 2011. De longues années marquées par son passage place Beauvau, par une part d'ombre liée à des affaires judiciaires et par sa voix et son accent caractéristiques.

Parrain de la famille gaulliste, Charles Pasqua avait le sens de la formule. BFMTV.com ressort dix de ses petites phrases les plus marquantes de sa carrière, parfois clairement attribuées, et d'autres fois fantasmées. 

> "Les promesses des hommes politiques n'engagent que ceux qui les reçoivent"

Avec cette petite phrase, Charles Pasqua montrait la politique par son volet le plus cynique. Il reprenait ainsi dans un discours la formule d’Henri Queuille, ancien président du Conseil sous la IVe République, qui expliquait déjà que "les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent."

> "Michèle Alliot-Marie, elle ne fait rien, mais elle le fait avec ténacité"

Si Charles Pasqua était rude au combat en politique avec ses adversaires, il avait aussi des mots sévères pour son propre camp. En 2013, Michèle Alliot-Marie en a été une des victimes. Comme le racontent Patrice Duhamel et Jacques Santamaria dans Les Flingueurs, une analogie des petites cruautés en politique, le ministre de l'Intérieur a dit de la gaulliste qu'"elle ne fait rien mais elle le fait avec ténacité". Une phrase qui lui a valu d'être nommé parmi les prétendants au Prix de l'humour politique en 2013. 

> "Bayrou est le seul homme politique à m'avoir assuré que la Sainte Vierge lui était apparue et lui avait prédit qu'il serait Président de la République"

C'est aussi dans Les Flingueurs que l'on peut lire cette sortie cruelle à l'égard de François Bayrou, son adversaire politique du centre droit, candidat à l'élection présidentielle en 2002, 2007 et 2012. 

> "A l'Assemblée, on tue au poignard. Au Sénat, on empoisonne avec le sourire"

Architecte de la vie parlementaire et ministérielle pendant de nombreuses années -il a notamment été sénateur des Hauts-de-Seine- il faisait la différence entre une Chambre basse à l'ambiance parfois florentine et les envolées brutales du Palais-Bourbon.

> "Ce n'est pas en rassemblant un borgne et un paralytique qu'on fait un champion de cross"

Peu avant la présidentielle 1995, Charles Pasqua avait choisi Edouard Balladur plutôt que Jacques Chirac. D'après VSD, à ce moment-là, le Premier ministre lui a demandé son avis sur un possible remaniement. Ce qui a valu une réponse tranchante du premier flic de France: "Ce n’est pas en rassemblant un borgne et un paralytique qu’on fait un champion de cross". Mais sans dire qui endosse le rôle du borgne et du paralytique.

> "La politique, ça se fait à coups de pied dans les couilles"

Cette formule lui a été régulièrement attribuée. Mais comme d'autres, il l'a niée. Notamment sur LCI, en 2001, où il a même ajouté que cette petite phrase ressemblait davantage à Jacques Chirac: "Je ne m'exprime pas comme cela. (...) C'est plutôt Chirac, il emploie un langage plus châtié".

> "Le RPR n’est pas le PSU. La branlette intellectuelle ça ne marche pas"

D'après une compilation faite par Philippe Vandel dans C'est mon avis et je le partage, un dictionnaire de la vie politique, Charles Pasqua a lâché cette phrase en janvier 1990 sur le mouvement porté par Michel Rocard. Une manière très personnelle d'assurer que le RPR était connecté avec la réalité. 

> "Il faut terroriser les terroristes"

En 1986, face à la menace terroriste, le ministre de l'Intérieur avait cette formule sans ambiguïté, qui n'est pas sans faire écho à l'actualité des années plus tard. 

> "Quand on est emmerdé par une affaire il faut susciter une affaire dans l'affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l'affaire de l'affaire, jusqu'à ce que personne n'y comprenne plus rien"

Connu pour ses démêlés avec la justice, ses activités au sein de services d'ordre parallèles et ses réseaux africains, Charles Pasqua est souvent associés aux affaires. On lui attribue cette petite phrase, dont il a récemment expliqué qu'il n'était pas le père. "Je ne m’exprime pas tout à fait comme ça", avait-il glissé sur Public Sénat.

> "Le sage ne tire pas la queue du tigre, même quand il dort"

Fin stratège politique, Charles Pasqua a été l'organisateur de nombreuses campagnes électorales. Parmi les phrases qu'on lui attribue, notamment dans Marianne, un proverbe qui semble inventé. "Le sage ne tire pas la queue du tigre, même quand il dort", lâche l'expérimenté politique. Une phrase reproduite dans le roman de fiction politique Le Loup et la Bergerie, écrit par Patrick Poivre d'Arvor, après la campagne présidentielle de 1995.

> Quand il accusait Chirac en tapant du poing

Son nom avait été cité dans plusieurs affaires politico-judiciaires, dont celle dite de "l'Angolagate". Il avait été condamné à trois ans de prison dont un an ferme au terme du premier procès, le 27 octobre 2009. Sa relaxe sera ensuite prononcée en 2009.Charles Pasqua donnera alors une conférence de presse dans laquelle il met en cause l'ancien président Jacques Chirac. "Je l'accuse de ne pas avoir assumé ses responsabilités, il en est de même pour Dominique de Villepin" lance-t-il en tapant du poing sur la table.

> "En Corse, on n’a pas pour habitude de se dégonfler"

Charles Pasqua avait beau être le baron des Hauts-de-Seine, il était avant tout corse. "Mes racines, c’est la Corse. Et en Corse, on n’a pas pour habitude de se dégonfler ni de se dérober", lâche-t-il en 2004 lors d'une conférence de presse à l'occasion de démêlées judiciaires.

I. V.