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Bygmalion: levée de la garde à vue de Franck Louvrier, ex-conseiller de Sarkozy

Franck Louvrier a été conseiller de Nicolas Sarkozy.

Franck Louvrier a été conseiller de Nicolas Sarkozy. - Miguel Medina - AFP

La garde à vue de l'ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été levée jeudi dans l'affaire Bygmalion, sans poursuites à ce stade de l'enquête, a annoncé à l'AFP une source judiciaire

"L'audition a permis d'éclairer les enquêteurs sur les rôles et les responsabilités de chacun pendant la campagne présidentielle de 2012. Aucune charge n'a été retenue contre moi après ces dix heures d'audition", a déclaré de son côté Franck Louvrier à l'AFP.

Répondant à une convocation, l'actuel conseiller régional des Pays de la Loire, également président de Publicis Events, s'est présenté à 09H00 et a été placé en garde à vue à l'Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff), a précisé une source policière.

Son domicile avait déjà été perquisitionné fin janvier mais son entourage avait assuré qu'"aucun élément" intéressant pour l'enquête n'avait été saisi.

Les enquêteurs veulent connaître l'implication des politiques

Franck Louvrier a longtemps été un personnage clé dans l'entourage de l'ancien président de la République, dont il a été conseiller à l'Elysée et durant la campagne de 2012.

Dans cette affaire, les enquêteurs ont la conviction qu'un système frauduleux a été mis en place pour que l'UMP prenne en charge quelque 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne de Nicolas Sarkozy, auprès d'Event & Cie, filiale de Bygmalion. Le but de la fraude était d'empêcher que ces dépenses ne soient inscrites au budget de campagne et n'explosent le plafond autorisé (22,5 M EUR) qui a tout de même été dépassé.

Pour cela, Event and Cie a émis des fausses factures à l'UMP pour des conventions dont la plupart n'ont pas été organisées, tandis que les factures des meetings apparaissant dans le compte de campagne auraient systématiquement été sous-évaluées. L'existence de la fraude a été reconnue par trois anciens dirigeants de Bygmalion et Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne et proche de Jean-François Copé à l'UMP.

Mais les juges d'instruction veulent savoir quand et par qui la décision a été prise.

Nicolas Sarkozy n'a été mis en cause par aucun protagoniste

Selon des témoignages dans le dossier, Franck Louvrier serait intervenu au début de la campagne pour demander à Event and Cie de baisser ses tarifs. D'après plusieurs témoignages, il a aussi eu un rôle dans l'arrivée d'une autre société, Agence Publics, qui s'est ajoutée à Event and Cie dans l'organisation des meetings.

Aucun protagoniste n'a mis en cause Nicolas Sarkozy comme ayant eu connaissance de la fraude.

Durant une garde à vue début avril, son ancien directeur de campagne Guillaume Lambert a toutefois affirmé qu'il avait informé vers la mi-mars 2012, donc plusieurs semaines avant le premier tour, le candidat de "contraintes budgétaires" après une alerte d'un expert-comptable sur le coût de la campagne et un risque de dépassement du plafond.

Nicolas Sarkozy lui a alors répondu de n'ajouter que "de petites réunions publiques", selon les propos de M. Lambert rapportés à l'AFP par une source proche du dossier.

Les juges d'instruction ont déjà mis en examen dix personnes dans ce dossier: quatre anciens cadres de Bygmalion, trois ex-cadres de l'UMP et trois responsables de la campagne.

la rédaction avec AFP