BFMTV
Les Républicains

Bygmalion: le bureau de Copé à l'Assemblée perquisitionné

Jean-François Copé, le 12 septembre 2014 dans sa commune de Meaux.

Jean-François Copé, le 12 septembre 2014 dans sa commune de Meaux. - Martin Bureau - AFP

Le bureau de l'ancien président de l'UMP a été perquisitionné en sa présence jeudi à l'Assemblée nationale.

Le bureau de Jean-François Copé à l'Assemblée nationale a été perquisitionné jeudi matin par la police judiciaire dans le cadre de l'affaire Bygmalion, selon son entourage, qui confirme l'information de RTL.

Jean-François Copé était présent lors de la perquisition, selon la radio, qui indique qu'il est rentré spécialement de province à cet effet. Le président de l'Assemblée Claude Bartolone a lui-même donné son accord pour que la perquisition soit menée. 

Perquisition à Meaux et Paris

Selon Le Journal du dimanche, ce n'est pas seulement le bureau de l'Assemblée de Jean-François Copé qui a été perquisitionné jeudi, mais aussi son domicile parisien, dans le 16e arrondissement, son cabinet d'avocats du 7e arrondissement, où des documents, notamment des agendas auraient été saisis. Les enquêteurs se sont ensuite rendus dans son bureau de la mairie de Meaux, ville de Seine-et-Marne qu'il dirige, et enfin dans sa permanence locale.

Des perquisitions ont déjà eu lieu en mai et en octobre au siège de l'UMP. Celles de jeudi interviennent au lendemain de la levée de l'immunité parlementaire du député UMP Philippe Briand, ancien trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy, par le bureau de l'Assemblée nationale.

Quel rôle pour Copé?

Depuis juin 2014, les juges enquêtent sur un système de fausses factures d'un montant de 18,5 millions d'euros, mis en place pour permettre au budget de la campagne de Nicolas Sarkozy de ne pas dépasser le plafond autorisé, fixé à 22,5 millions d'euros. Ils cherchent à déterminer quel rôle a joué dans ce système celui qui était alors secrétaire général de l'UMP.

Ces factures pour des conventions UMP étaient émises par Event et cie, la filiale de Bygmalion chargée de l'organisation des meetings de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne en 2012. Bygmalion était alors dirigée par Guy Alvès et Bastien Millot, deux proches de Jean-François Copé.

Récemment, le parquet de Paris a étendu l'enquête au délit de financement illégal de campagne électorale. L'information judiciaire, confiée à des juges financiers, avait initialement été ouverte en juin pour faux et usage de faux, abus de confiance et tentative d'escroquerie.

Sept personnes mises en examen

Sept personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier, dont quatre anciens cadres de Bygmalion, la principale société prestataire des meetings de Nicolas Sarkozy, et trois anciens cadres de l'UMP, dont l'ancien directeur adjoint de la campagne, Jérôme Lavrilleux.

En mai dernier sur BFMTV, ce dernier a reconnu "un dérapage". Il avait alors admis qu'"environ 11 millions d'euros de dépenses liées à la campagne" avaient été "ventilés sur d'autres opérations". Livide, il avait évoqué "un engrenage" impossible à arrêter. Il avait cependant affirmé que ce système avait été décidé après l'élection présidentielle perdue par Nicolas Sarkozy, alors que plusieurs cadres de Bygmalion situent la prise de décision au début du mois d'avril 2012.

Selon lui, ni Jean-François Copé, ni Nicolas Sarkozy n'avaient été mis au courant. Jérôme Lavrilleux a été exclu de l'UMP mais bénéficie d'une immunité depuis son élection au Parlement européen. Jean-François Copé, lui, a quitté la présidence de l'UMP le 15 juin dernier.

Ariane Kujawski