BFMTV
Les Républicains

Bruno Le Maire appelle à "reprendre le dialogue avec le régime syrien"

Ancien candidat à la primaire de la droite et du centre, Bruno Le Maire, était reçu par Olivier Truchot sur BFMTV ce jeudi soir. Le député de l'Eure, désormais membre de l'équipe de campagne de François Fillon en charge de l'international, a précisé la position de son camp sur le conflit syrien.

Bruno Le Maire n'est pas favorable à un "shadow cabinet", ce gouvernement fantôme désigné par des membres de l'opposition dans des pays anglo-saxons. Pourtant, l'ex-participant à la primaire rallié à François Fillon figure dans l'organigramme de campagne du candidat de la droite pour 2017. Le député de l'Eure est en charge des affaires européennes et internationales et semble avoir déjà endossé le costume d'un futur ministre des Affaires étrangères. Invité d'Olivier Truchot jeudi soir sur BFMTV, pour sa première interview télévisée depuis le second tour de la primaire à droite, il a défendu les positions de François Fillon sur le conflit syrien. 

"Il faut dialoguer avec la Russie"

"Oui, il faut reprendre le dialogue avec le régime syrien parce que sinon il ne se passera rien. Oui, il faut dialoguer avec la Russie parce que c'est un acteur essentiel de ce qu'il se passe en Syrie. Pour obtenir un processus politique", a expliqué l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, tout en condamnant les crimes du président syrien. "Cela fait quatre ans qu'on fait du départ de Bachar al-Assad un préalable du règlement de la question syrienne. Cela fait quatre ans qu'on nous dit 'ne vous inquiétez pas, il va tomber, il est resté'", a-t-il constaté. Selon Bruno Le Maire, c'est "au peuple syrien de savoir ce qu'il veut comme avenir. Il doit librement décider".

François Fillon avait été critiqué pour avoir tardé à réagir à la situation dramatique à Alep en Syrie. Le favori des sondages pour 2017 a fini par appeler ce jeudi à Bruxelles à une initiative européenne pour faire cesser le conflit syrien, en réunissant "autour de la table" des négociations tous les protagonistes, "y compris ceux qui commettent des crimes".

"Une diplomatie de l'action"

Bruno Le Maire n'a pas manqué de répondre aux critiques adressées à François Fillon sur son manque de réactivité. "Il n'a pas attendu puisqu'il m'a demandé depuis une dizaine de jours de prendre un certain nombre de contacts".

Il y a une semaine, l'ancien ministre de l'Agriculture a reçu le maire d'Alep qui était ce jeudi au Conseil européen, à Bruxelles. "J'ai reçu l'ancien Premier ministre syrien qui avait fait défection du régime de Bachar al-Assad en 2012 pour discuter avec lui de l'avenir de la Syrie et il représente l'opposition syrienne en exil. Tout cela a été fait à la demande de François Fillon, qui a suivi de très près ce qu'il se passe à Alep depuis le début", a-t-il argumenté. 

Le député LR estime que la diplomatie française a été "incapable de peser dans le jeu syrien. Aujourd'hui, le règlement du conflit syrien est entre les mains de la Russie, de l'Iran, du gouvernement de Bachar al-Assad et des négociations entre la Etats-Unis et la Russie. Bruno Le Maire regrette que la France et l'Union européenne, directement concernées par la menace terroriste, soient absentes de cette négociation. "Toute la volonté de François Fillon est d'avoir une diplomatie de l'action et du résultat, pas une diplomatie du commentaire", a-t-il assuré. Le candidat LR à la présidentielle pourra compter sur Bruno Le Maire pour porter son projet.

Elise Maillard avec Olivier Truchot