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Les Républicains

Bernadette Chirac furieuse du redécoupage électoral

Bernadette Chirac et François Hollande à Paris, le 10 juillet 2013.

Bernadette Chirac et François Hollande à Paris, le 10 juillet 2013. - -

Bernadette Chirac, conseillère générale UMP de Corrèze, s'est insurgée contre un projet de redécoupage de son canton qui pourrait être "purement supprimé" dans le cadre de la future carte cantonale.

Bernadette Chirac part en guerre contre le redécoupage cantonal. L'ancienne première dame se bat pour garder son canton de Corrèze en entier, un canton appelé à disparaitre après le redécoupage de la carte électorale.

Interrogée par le journal La Montagne sur les projets qui prévoient de faire passer le nombre de cantons corréziens de 37 à 19, l'épouse de Jacques Chirac a violemment critiqué ce redécoupage. Le canton de Corrèze, au nord de Tulle, où elle est élue depuis 1979, serait "purement supprimé, partagé en trois lopins de terre accrochés à des territoires qui n'ont rien à se dire", s'insurge Bernadette Chirac.

Elle redoute que "les petites communes ne deviennent les parents pauvres dans ces futures unités, au bénéfice de communes plus importantes proches d'agglomérations comme Tulle ou Égletons".

"On le coupe en trois pour agrandir les autres cantons, pour qu'ils bénéficient du travail que j'ai mené pendant 30 ans", déplore-t-elle, souhaitant pour sa part le regroupement "des cantons de Corrèze, Bugeat et Treignac. Ils ont une forte et même identité, celle du Massif des Monédières. Cette nouvelle unité aurait une vraie cohérence territoriale".

"Cela doit changer partout, même en Corrèze"

"Je n'ai pas du tout été consultée et cela m'a peinée", regrette-t-elle encore, jugeant que la disparition de son canton constituerait "une volonté de l'attaquer personnellement, en remettant en cause tout le travail accompli au cours de ses mandats".

L'ancienne première dame a reçu le soutien de la députée socialiste locale, Sophie Dessus. Elle indique également avoir été reçue par le président François Hollande, ancien élu de Corrèze, et par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Mais pour le ministre de l’Intérieur, le projet est justifié: il ne doit pas y avoir d’exception.

"Il faut un redécoupage pour des raisons liés aux évolutions liés démographiques, et pour installer partout la parité", a souligné Manuel Valls. "J'ai reçu madame Chirac, mais cela doit changer partout, même en Corrèze".

"Tenace", Bernadette Chirac s'est dite "prête, si besoin, à engager un recours devant le conseil d'Etat.

La loi du 17 mai 2013 a réformé le mode de scrutin en prévoyant l'élection dans chaque canton d'un binôme, homme et femme, ce qui se traduira par la division par deux du nombre de cantons afin de ne pas accroître le nombre de "conseillers départementaux", nouvelle appellation des conseillers généraux. Les prochaines élections cantonales auront lieu en 2015.

E.B. avec AFP