BFMTV
Les Républicains

Banlieues: "déçue", Valérie Pécresse promet un "plan alternatif"

Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse sur la mobilité en Ile-de-France, le 15 novembre 2017

Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse sur la mobilité en Ile-de-France, le 15 novembre 2017 - ERIC PIERMONT / AFP

La présidente de la région Ile-de-France s'est déclarée ce dimanche "extraordinairement déçue" des annonces pour les banlieues d'Emmanuel Macron et "choquée" de sa phrase sur les "mâles blancs".

"J'avais énormément d'espoir dans le travail de Jean-Louis Borloo sur le plan banlieue et j'ai été extraordinairement déçue." Invitée du Grand rendez-vous Europe1/Les Echos/CNEWS ce dimanche sa vive "frustration" après les annonces d'Emmanuel Macron pour les banlieues. Préconisant de combiner "autorité, moyens supplémentaires et mixité" et d'obtenir "un ascenseur social qui fonctionne", la présidente de région Ile-de-France a appelé à "détruire les grands ensembles, reconstruire des quartiers entiers, avec un plafond antighetto".

"Il ne peut pas y avoir de mixité sociale quand il y a plus de 30% de logement social dans un quartier", a estimé Valérie Pécresse.

"Si l'Etat n'est pas au rendez-vous nous ferons sans l'Etat. Avec les moyens qui sont les nôtres, nous mettrons le paquet pour transformer nos villes et déghettoïser", a-t-elle déclaré, annonçant qu'elle présentera "un plan alternatif dans quelques semaines". "On va le chiffrer, avant l'été, avec un fort volet économique" et entrepreneurial, a ajouté l'ancienne ministre du Budget.

"Deux mâles blancs" : des propos "choquants"

Valérie Pécresse a par ailleurs vivement critiqué les propos du président de la République, qui a ironisé mardi sur les "deux mâles blancs", - sous-entendu Jean-Louis Borloo et lui-même -, s'échangeant un "plan" sur les banlieues, une méthode qui "ne marche plus". 

"J'ai été profondément choquée par ses propos sur les mâles blancs qui ne peuvent pas parler des banlieues. Je suis une femelle blanche et je revendique d'avoir quelque chose à dire sur ces quartiers populaires", a-t-elle assuré, tout en estimant qu'il ne fallait pas "ouvrir la porte au communautarisme".

"Mettre en cause des personnes, des maires, des présidents de région en raison de leur race, de leur sexe ce n'est pas ma vision et c'est une régression", a-t-elle insisté. Et de glisser que Jean-Louis Borloo, auquel elle a dit avoir parlé samedi, "n'a pas accepté d'être délégitimé".

Me.R. avec AFP