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Les Républicains

Attentat déjoué: les Républicains dénoncent la communication du gouvernement

Au lendemain de l'annonce par François Hollande d'un attentat déjoué, les élus "Les Républicains" reprochent au chef de l'Etat d'avoir communiqué sur un sujet si sensible.

A droite, le mot d'ordre est donné: il ne fallait pas parler. Après l'annonce mercredi par François Hollande puis Bernard Cazeneuve d'un attentat déjoué sur le sol français, les réactions des élus "Les Républicains" sont unanimes ce jeudi: l'exécutif fait de la lutte contre le terrorisme un argument politique et l'utilise pour redorer son blason.

"Une communication politique et pas antiterroriste"

Le directeur général des Républicains (ex-UMP) Frédéric Péchenard a, par exemple, dénoncé une "volonté d'appropriation politique" par l'exécutif de la question antiterroriste. Interrogé par Europe 1 sur une éventuelle instrumentalisation par le gouvernement de cette affaire, Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police nationale, a répondu:

"Je pense en tout cas qu'il y a une volonté de communication politique et non pas de communication antiterroriste. On voit bien que l'unité nationale tant défendue par le Parti socialiste vole en éclats aujourd'hui puisqu'il y a une volonté d'appropriation politique, probablement pour masquer un certain nombre d'échecs du gouvernement ou de difficultés dans les domaines du chômage ou économique".

Même son de cloche, quoique plus timoré, du côté du député Eric Ciotti qui évoque une "démarche de communication (...) un peu inédite" et une information "un peu anticipée". Sur France 2, l'ex-ministre Nadine Morano n'a pas tenu un discours différent: "en matière de terrorisme, ce qui prévaut c'est la prudence et la discrétion. Il y a eu de la précipitation", a-t-elle déclaré.

L’eurodéputé Les Républicains Arnaud Danjean a également fustigé les méthodes de communication utilisées par le chef de l’Etat. "Il n’y a presque pas un jour où les Français n’entendent pas parler de menace terroriste", a-t-il déploré sur BFMTV. "Mais ce n’est peut-être pas non plus la peine d’en rajouter en leur disant qu’on déjoue des attentats et en donnant des précisions sur ces actes déjoués", a ajouté l’ancien fonctionnaire de la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE).

Quelques voix dissonantes

En revanche, la députée LR Valérie Boyer a, pour sa part, salué "le professionnalisme de nos services de renseignement". "Soyons fiers de ces héros de l'ombre, a-t-elle ajouté sur Twitter. Et l'ancien ministre des gouvernements Fillon, Roger Karoutchi, a également félicité les services de renseignement "qui déjouent les attentats".

Fallait-il parler publiquement de cet attentat déjoué? Sans aucun doute, répète l'exécutif.

"Il est important que le gouvernement, de temps en temps, puisse faire savoir que les services de renseignements français sont très efficaces, que la police est efficace, que la gendarmerie est efficace", a défendu la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, sur BFMTV ce jeudi. "Il était important de montrer que les Français étaient protégés", a-t-elle ajouté pour défendre la communication de François Hollande.

A. D.