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Après le dérapage jugé sexiste d'un sénateur, la Secrétaire d'État au Droit des femmes réplique

Pascale Boistard, la secrétaire d'Etat au Droit des femmes, a rappelé à Jean-François Mayet qu'il était là "pour faire des loi".

Pascale Boistard, la secrétaire d'Etat au Droit des femmes, a rappelé à Jean-François Mayet qu'il était là "pour faire des loi". - Thomas Samson - AFP

Mercredi dernier, le sénateur de l'Indre Jean-François Mayet avait suscité la polémique en assurant en commission que les femmes étaient "quand même là pour faire des enfants". Ce lundi, c'est la secrétaire d'Etat en charge des Droits des Femmes qui lui répond.

"Au Sénat, Jean-François Mayet est 'quand même là' pour faire des lois". Pascale Boistard, la secrétaire d'Etat en charge des droits des Femmes a réagi ce lundi à la polémique lancée mercredi dernier par Jean-François Mayet. Le sénateur Les Républicains de l'Indre affirmait en commission que les femmes "sont quand même là pour faire des enfants"

Dans un tweet lapidaire, Pascale Boistard renvoie ainsi le sénateur à son rôle d'élu, lui rappelant au passage qu'il ne siège pas à la chambre haute du Parlement "pour propager ses théories sexistes".

 "Cela mériterait presque la levée de l'immunité parlementaire"

La sénatrice Europe-Ecologie-les-Verts du Val-de-Marne, Esther Benbassa a elle aussi taclé son collègue au Sénat. "J'ignore si les femmes 'sont là pour faire des enfants'. Certains sénateurs sont surtout là pour dire des âneries", assure-t-elle sur Twitter. Sur Public Sénat, elle indique même que pour elle cette déclaration "discriminante" mériterait presque 'la levée de l'immunité parlementaire".

La féminisation comme cause de la désertification médicale

Mercredi dernier, Jean-François Mayet avait tenu ces propos lors d'un débat en commission sur la fracture numérique et la désertification médicale dans les territoires ruraux, selon le Huffington Post.

Expliquant que ce phénomène trouvait son origine dans les faibles revenus des praticiens - "entre 3.500 et 4.000 euros par mois après 10 ans d'étude" - le sénateur de l'Indre s'attaquait aussi à la féminisation de la profession.

"Une autre cause est la féminisation, puisque 75% des nouveaux diplômés sont des femmes. Or, nonobstant l'égalité, elle sont quand même là pour faire des enfants...", avait-il expliqué.

Une remarque qui avait fait bondir sa collègue Chantal Jouanno. La sénatrice UDI lui avait rétorqué qu'"elles ne sont pas là 'pour' faire des enfants; elles font des enfants, c'est différent!"

J.C.