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Les Républicains

Après la défaite, le camp Juppé règle ses comptes

Virginie Calmels, première adjointe  au maire de Bordeaux Alain Juppé, le 13 décembre 2015.

Virginie Calmels, première adjointe au maire de Bordeaux Alain Juppé, le 13 décembre 2015. - JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Après la victoire de François Fillon à la primaire de la droite, le camp Juppé tente de faire son autocritique. Une campagne trop "verrouillée", un problème de positionnement par rapport aux centristes... Les leçons à tirer ne manquent pas.

Après la défaite, l'heure d'en tirer des leçons... et d'attribuer les mauvais points. Dans le camp des soutiens d'Alain Juppé, après la déconfiture de la primaire, l'ambiance est aux règlements de comptes. Chacun essaye de comprendre pourquoi personne n'avait anticipé le faible score du candidat, et ce qui a pu jouer en sa défaveur. Comme il fallait s'y attendre, ses proches les plus fidèles ne sont pas épargnés dans ce travail d'autocritique.

Gilles Boyer, qui a dirigé sa campagne, vient de publier un livre, avec Edouard Philippe, le maire du Havre. Un polar sur fond de présidentielle, qui tend à monter qu'une élection ne se passe jamais comme prévu. Pourtant, le bras droit du maire de Bordeaux semble ne pas avoir appliqué cette simple idée à la primaire, bien réelle.

Le soutien de Bayrou, une mauvaise idée?

Les critiques à son encontre ont commencé dimanche soir, au QG de son candidat, où son absence a été remarquée. Comme le pointe Le Figaro ce jeudi, on lui reproche notamment d'avoir surprotégé Alain Juppé, au point de "verrouiller" la campagne. Un parlementaire souligne même un manque de jeu collectif. 

Parmi les éléments qui ont pâti à la popularité et à la campagne d'Alain Juppé, plusieurs polémiques, qui n'ont pas toutes pu être anticipées. En dernier lieu, la campagne de Nicolas Sarkozy, qui accusait le maire de Bordeaux d'arrangement avec François Bayrou, et a causé un "problème de positionnement" au candidat Juppé.

"On n'a pas vu que nous sommes passés d'une position centrale à une position centriste", reconnaît un des membres de l'équipe du candidat perdant, cité par Le Figaro. 

L'impact d'"Ali Juppé"

La première adjointe au maire de Bordeaux, Virginie Calmels, a quant à elle essayé d'alerter très tôt le candidat sur un autre point dévastateur: la campagne de désinformation orchestrée sur les réseaux sociaux autour d'"Ali Juppé", qui accusait le candidat de laxisme avec l'islam radical, et qui est née localement avant de prendre une ampleur nationale. Mais elle n'a pas été écoutée. Cette campagne "dégueulasse", de l'aveu d'Alain Juppé, a été dénoncée publiquement trop tard, comme il l'a reconnu lui-même.

"Au début, j'ai pris ces calomnies par le mépris", a expliqué Alain Juppé dans les colonnes du Parisien entre les deux tours de la primaire. "Mais je le regrette aujourd'hui. Car contrairement à ce que j'ai pu penser, ça a eu un impact sur l'élection. Ça m'a fait beaucoup de tort", a reconnu le candidat, quelques jours avant sa défaite du second tour.
Charlie Vandekerkhove