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Affaire Penelope Fillon: ces vieilles déclarations embarrassantes pour le candidat

François Fillon a dénoncé des "boules puantes" après la publication d'un article sur sa femme par Le Canard Enchaîné.

François Fillon a dénoncé des "boules puantes" après la publication d'un article sur sa femme par Le Canard Enchaîné. - AFP

Alors que François Fillon dénonce la "misogynie" du Canard Enchaîné, qui insinue que la femme de l'ancien Premier ministre aurait bénéficié d'un emploi fictif à l'Assemblée pendant plusieurs années, d'anciennes déclarations du candidat à la présidentielle sur l'exemplarité et la moralité refont surface, à ses dépens.

"Ce sentiment que les hommes politiques sont impunis quand ils commettent une erreur, c’est un très grand handicap pour rétablir l’autorité de l’Etat." C'était le 30 octobre dernier, quand François Fillon rappelait le devoir d'exemplarité des politiques. Un message qu'il a renouvelé lors du premier débat pour la primaire de la droite et du centre, en insistant sur "la démocratie exemplaire".

Le "Penelope Gate", comme on le surnomme déjà, apparaît comme une épine dans la caution moralité du candidat Les Républicains à la présidentielle. Dans son édition de mercredi, Le Canard Enchaîné insinue que la femme de François Fillon a bénéficié d'un emploi comme assistante parlementaire pendant huit ans, alors que personne ne souvient de sa présence à l'Assemblée. L'ancien Premier ministre a alors dénoncé des "boules puantes" lancées à son encontre.

Moralité et exemplarité

Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux à rappeler à François Fillon ses anciennes déclarations où il se positionnait comme le représentant de la morale et de la probité en politique. Ses détracteurs sont nombreux sur Twitter, alors que Penelope Fillon aurait touché 500.000 euros brut sur huit ans comme assistante parlementaire. Une somme prélevée dans l'enveloppe dont dispose chaque député pour embaucher jusqu'à cinq collaborateurs. L'épouse de François Fillon s'étant jusqu'alors toujours présentée comme mère au foyer.

Avant de remporter la primaire de la droite et du centre, François Fillon s'était positionné comme le candidat de l'exemplarité et de la moralité. Pendant la campagne, il n'avait pas hésité à attaquer Nicolas Sarkozy dont le nom a été cité dans dix affaires judiciaires. Il mettait alors en avant sa droiture mais aussi le fait que son nom n'a jamais été cité dans "une affaire ou un comportement contraire à l'éthique". Des déclarations qui lui sont renvoyées aujourd'hui comme un boomerang.

Valls lui demande de "s'expliquer"

Si lui-même ou son entourage reconnaissent que Penelope Fillon a bien été embauchée comme assistante parlementaire, Manuel Valls, interrogé mercredi matin sur France Inter, somme le député LR de "s'expliquer". "On ne peut pas dire qu'on est le candidat de l'honnêteté, de la transparence et ne pas être en capacité de répondre à ces sujets", a tranché l'ex-Premier ministre.

"Qui imagine le général De Gaulle embauchant 'tante Yvonne' comme collaboratrice parlementaire avec 500.000 euros de salaire sur 8 ans?", ironise sur Twitter François de Rugy en référence à un discours de François Fillon sur l'exemplarité de Nicolas Sarkozy.

Justine Chevalier