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Les Républicains

Affaire Ferrand: la loi de moralisation est "décrédibilisée", juge Bertrand

Xavier Bertrand a répété ne pas souhaiter entrer au gouvernement.

Xavier Bertrand a répété ne pas souhaiter entrer au gouvernement. - (Photo d'illustration) - AFP

Le président LR des Hauts-de-France a également dénoncé l’attitude "incohérente" d’Emmanuel Macron, ce jeudi.

Il ne mâche pas ses mots. Invité de RTL ce jeudi, Xavier Bertrand a jugé que la situation de Richard Ferrand, visé par une enquête préliminaire pour des soupçons de favoritisme, était "surtout un problème par rapport à la promesse du président de la République (...) de bâtir un monde politique nouveau". "Et dans l'ADN d'En Marche, il y avait la probité, l'intégrité, l'exemplarité. Cette promesse est morte", a affirmé le président LR des Hauts-de-France.

"La loi sur la moralisation de la vie politique, que je souhaite - pour ma part, si j'avais été parlementaire je l'aurais votée (...) -, c'est en quelque sorte la loi pour la moralisation sauf pour Monsieur Ferrand", a-t-il poursuivi. "Cette proposition de loi est aujourd'hui décrédibilisée".

Macron est "fermé vis-à-vis de l'opinion publique"

"L'attitude du président de la République, qui devrait s'expliquer plus largement sur cette question, est incohérente par rapport à toutes ses déclarations passées", a encore jugé l'ancien ministre.

"On dirait qu'il est en train de faire en ce moment une forme de bras de fer avec la presse, mais en fin de compte il est surtout très fermé, fermé vis-à-vis de l'opinion publique", a-t-il encore déploré.

Bayrou également ciblé

Xavier Bertrand a également visé le Garde des Sceaux, François Bayrou, "très discret, muet", sur l'affaire Ferrand, "lui qui en permanence pourfendait ceux qui prenaient des distances avec non pas seulement la légalité (...), mais surtout la moralité". "J'aimerais qu'il nous dise s'il pense que l'attitude de Monsieur Ferrand a été morale ou pas et si lui, François Bayrou, (...), en tant que président de la République, aurait gardé Monsieur Ferrand".

En ce qui concerne la politique internationale, Xavier Bertrand a concédé un satisfecit prudent à Emmanuel Macron: "Je pense qu'il a pris ses marques, maintenant tout est une question de suivi. En politique, le problème n'est pas de briller, c'est de réussir, pas pour soi, pour le pays".

"Pas prêt à oublier mes valeurs pour un poste"

Xavier Bertrand, à qui Emmanuel Macron avait tendu la main avant son élection à la présidentielle, a aussi réaffirmé n'avoir pas l'intention d'entrer au gouvernement:

"Je ne suis pas prêt à oublier mes idées et mes valeurs pour un poste, même si c'est à Matignon".

Une pique explicite à Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, issus de LR et désormais membres de l’exécutif.

G. de V. avec AFP