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Affaire des primes en liquide: Guéant renvoyé en correctionnelle

Claude Guéant, le 29 janvier 2014

Claude Guéant, le 29 janvier 2014 - Fred Dufour - AFP

Quatre autre personnes, dont Michel Gaudin, un autre proche de Nicolas Sarkozy, sont également renvoyées devant la justice.

Claude Guéant, Michel Gaudin et trois autres personnes ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel dans l'affaire des primes en liquide touchées au ministère de l'Intérieur entre 2002 et 2004, a annoncé mercredi le parquet national financier (PNF) dans un communiqué, confirmant une information du Monde.

L'ancien ministre de l'Intérieur (2011-2012) est renvoyé pour complicité et recel de détournement de fonds publics, a indiqué le PNF, en précisant que le procès débuterait le 28 septembre.

Une décision attendue 

Lui aussi très proche de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin a été renvoyé pour détournement de fonds publics. Patron de la police nationale au moment des faits, il était chargé des fonds ayant servi à verser ces primes. Cette décision, révélée par le quotidien Le Monde et confirmée mercredi par le PNF, était attendue depuis plusieurs mois.

L'avocat de Claude Guéant avait déclaré le 12 mai s'attendre à un procès pour l'automne.

Quelque 10.000 euros mensuels non déclarés auraient été perçus par Claude Guéant entre 2002 et 2004, quand il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau.

"Comme un voleur de mobylette"

Claude Guéant avait lui-même affirmé avoir touché des primes en liquide pour s'expliquer sur des factures payées en espèces et retrouvées à son domicile lors d'une perquisition dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

"On renvoie à la va-vite Claude Guéant comme un voleur de mobylette, dans un calendrier politique que tout le monde aura bien compris. Quelle urgence y avait-il ? Pourquoi ne pas avoir désigné un juge d'instruction pour enquêter?", a déploré son avocat, Philippe Bouchez el-Ghozi, contacté par l'AFP.

"On veut juger des pratiques qui ont eu lieu pendant 70 ans et ont concerné des milliers de fonctionnaires", a-t-il aussi déclaré, en rappelant que les faits étaient "très anciens".

Michel Gaudin et Claude Guéant avaient été placés en garde à vue en décembre 2013 dans cette affaire. C'était la première fois en France que deux anciens responsables de la police de ce niveau étaient entendus sous ce régime privatif de liberté. Trois autres anciens membres du cabinet du ministre sont renvoyés pour recel de détournement de fonds publics: Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin.

la rédaction avec AFP