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Affaire Bygmalion: ce lundi où l'UMP a sombré

Jérôme Lavrilleux

Jérôme Lavrilleux - -

Après la gifle des européennes qui ont vu l'UMP se faire distancer par le FN, le parti de Jean-François Copé a été de nouveau ébranlé ce lundi par des révélations de la société Bygmalion sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.

Jean-François Copé, fragilisé par l'échec de l'UMP aux européennes face à un FN triomphant, a promis de faire toute la transparence mardi matin sur les soupçons de malversations financières dont il fait l'objet, lors d'un bureau politique qui pourrait décider de son sort.

Lundi sur BFMTV, le patron de l'UMP avait assuré qu'il "ne savait rien" des potentielles fausses factures de Bygmalion. Des affirmations mises à mal quelques heures plus tard par l'avocat de la société.

"Il y a eu des factures présentées à l'UMP qui correspondaient à des dépenses faites pour la campagne" de Nicolas Sarkozy en 2012, a finalement reconnu Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé, également sur notre antenne. Mais si celui-ci a reconnu "un dérapage", il a contesté toute volonté de détournement.

>> Ce live est désormais clos. Retrouvez ici le détail de l'interview-confession de Jérôme Lavrilleux.

20h55 - "L'UMP a besoin d'une révolution stratégique", a pour sa part réagi Benoist Apparu. Le maire UMP de Chalons-en-Champagne a indiqué attendre, pour se prononcer, "le bureau politique" de l'UMP mardi matin et "les explications de Jean-François Copé". Il attend surtout de son parti qu'il "tire les conséquences du scrutin européen".

20h25 - "J'ai trouvé Jérôme Lavrilleux très courageux", a commenté le sénateur UMP Roger Karoutchi sur BFMTV. "Je ne me suis pas rendu compte que la campagne avait pu couter aussi chère", a-t-il assuré, rappelant qu'elle avait été "plus courte que celle de 2007".

Roger Karoutchi s'est dit "favorable" à la proposition d'Alain Juppé d'organiser un "congrès réformateur" pour l'UMP.

19h50 - "C’est un moment très émouvant parce que j’ai travaillé avec Jérôme Lavrilleux et je me suis parfois affronté avec lui notamment pendant les municipales mais j’ai de l’estime pour lui, il a été très honnête s’agissant de moi en disant que je n’avais rien à voir avec tout ça, je crois que tout le monde l’a compris", a réagi le député UMP Pierre Lellouche sur BFMTV.

"Ce que je souhaite demain matin c’est que le bureau politique [de l'UMP] prenne des décisions pour en sortir […] Il vaut mieux une équipe transitoire et qu’on passe à autre chose", a-t-il estimé après avoir pas demandé le retrait de Jean-François Copé de ses fonctions. 

19h25 - "Je n'ai pas fait de politique pour m'en mettre plein les poches, affirme Jérôme Lavrilleux. J'ai une maison que je retape chaque week-end. Il me reste quatorze ans de crédit".

19h15 - "Il n'y pas eu d'enrichissement personnel" dans cette affaire Bygmalion, a assuré Jérôme Lavrilleux, ému aux larmes, avant de dédouaner également le député Pierre Lellouche dont le nom a été cité et qui a annoncé son intention de déposer plainte.

19h12 - "C'est impossible de faire une campagne électorale avec 22 millions d'euros", a assuré Jérôme Lavrilleux, dénonçant la réglementation "absurde" des comptes de compagne. "Je note que l'on s'interroge souvent sur nous (UMP) mais pas beaucoup sur les autres (PS)", a-t-il lancé.

19h10 - "Il y a eu un dérapage sur le nombre d'événements organisés dans cette campagne [...] J'ai commis l'erreur de ne pas dire stop. Je n'ai pas fait part de mes doutes à Nicolas Sarkozy ou à Jean-François Copé sur ces volumes de dépenses. Je n'étais pas le directeur de campagne mais je ne me défausse sur personne, moi, insiste le directeur de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP. Je ne suis là pour charger personne. [...] Ce n'est pas parce que c'est difficile à croire que ce n'est pas la vérité".

19h05 - "Ce n'est pas une affaire de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il s'agit de dépenses qui ont explosées. [...] Pendant la campagne on me demande d'organiser des meetings et nous terminons la campagne avec plus de quarante meetings. Tout ceci a coûté de l'argent que ne permettait pas d'absorber des comptes de campagne. J'ai lu dans la presse que des prestations avaient été surfacturées, voire inventées", a expliqué Jérôme Lavrilleux, élu député européen dimanche et qui dispose de fait d'une immunité parlementaire.

"Toutes les prestations facturées ont été réelles. [...] Une partie a été mise sur les comptes de campagne. L'autre partie a été absorbée par l'UMP. Des factures présentées l'ont été dans le cadre de la campagne. Le meeting de Villepinte était aussi le lieu du Conseil national de l'UMP."

18h50 - "Toutes ces casseroles derrière monsieur Sarkozy". "C'est une bombe thermonucléaire, a réagi l'eurodéputé Jean-Marie Le Pen sur BFMTV. Dans le fond ce système a permis à monsieur Sarkozy d'être devant madame Le Pen. Madame Le Pen aurait pu être au second tour" en 2012, a-t-il estimé avant de demander "l'invalidation du vote". "Il s'agit d'accusations extrêmement graves si on les additionnent aux affaires Kadhafi, Tapie... Toutes ces casseroles qui trainent derrière monsieur Sarkozy".

18h49 - Brice Hortefeux arrive à son tour au siège de l'UMP.

18h45 - Lellouche demande à Copé de "se mettre en retrait" de l'UMP. Le député UMP a lui déposé plainte dans l'Affaire Bygmalion pour usurpation d'identité. "Je lui [Copé] demande de se mettre en retrait de la direction du parti le temps que l'enquête dise qui a fait quoi et qui", a-t-il indiqué sur RTL.

18h10 - Moscovici: "ce qu'on découvre n'est pas...superbe". "Cela ne correspond pas à l’exigence d’éthique et de renouveau qui s’est aussi exprimée lors des élections européennes. Il y a probablement un besoin de transparence, puis d’explication, et des leçons à tirer pour ce parti, a estimé l'ancien ministre de l'Economie sur BFMBusiness. Ce qu’on découvre, ce n’est pas…superbe".

18h08 - Jean-François Copé est arrivé au siège de l'UMP où on lieu des perquisitions.

18h00 - Les interrogations du trésorier de campagne de Sarkozy en 2012. BFMTV.com a retrouvé dans ses archives une interview réalisée entre les deux tours de la présidentielle de 2012. Le trésorier de la campagne UMP s'inquiétait des difficultés que devaient rencontrer les socialistes: "François Hollande est parti bien avant Nicolas Sarkozy, ça ne doit pas être simple de pouvoir terminer sa campagne avec les plafonds de campagne que nous avons".

17h50 - Des perquisitions en cours à l'UMP et chez Bygmalion, assure Europe 1. Génération France, l'association politique de Jean-François Copé, est aussi visée.

17h49 - Bygmalion "n'a pas financé" Jean-François Copé "ni à titre personnel, ni politiquement", dit encore l'avocat de la société. "Personne n'a volé véritablement. On a dit que M. Copé se serait enrichi. Pour moi, ce n'est pas le cas, pas en tout cas du côté de Bygmalion. Bygmalion n'a pas financé M. Copé ni à titre personnel, ni sur le plan politique. Il s'agit d'autre chose, d'une autre histoire", a lancé Me Patrick Maisonneuve.

17h40 - L'UMP est "atteinte dans sa crédibilité et doit s'interroger sur les raisons de son échec. Elle n'a pas été en mesure de rassembler et son honneur est mis en cause", a lancé dimanche François Fillon. Valérie Pécresse, vice-présidente déléguée de l'UMP, n'a pas exclu d'abandonner cette fonction si "des décisions très fortes" n'étaient pas prises. Bruno Le Maire réclame "la transparence totale".

Selon un de ses proches, "Fillon va être très clair demain matin en bureau politique". Ça va saigner.
— Thibaut Pézerat (@ThibPez) 26 Mai 2014

17h30 - Bureau politique de l'UMP mardi matin. A l'intiative de Jean-François Copé le parti se réuni mardi matin à son siège parisien pour un bureau politique qui s'annonçait déjà extrêmement tendu. Quasiment tous les ténors du parti devraient être présents pour écouter ses explications. Lui comme eux n'ont qu'un mot à la bouche: "transparence".

17h10 - L'avocat de Bygmalion évoque 10 millions d'euros de "factures litigieuses".

Un système mis en place selon lui "à la demande de l'UMP" pour dissimuler des dépenses liées aux meetings du président-candidat. C'est une "affaire des comptes de campagne" de Nicolas Sarkozy.

Evoquant des "fausses factures" puis de "vraies fausses factures", Me Patrick Maisonneuve a estimé à "plus de dix millions d'euros" les sommes litigieuses. Selon lui, des prestations liées aux meetings de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2012 étaient "indûment" imputées à des conventions facturées à l'UMP.

17h00 - Jean-François Copé a réaffirmé lundi matin sur BFMTV qu'il ne savait "rien du tout" des surfacturations présumées évaluées à quelque 20 millions d'euros au profit de la société de communication Bygmalion, fondée par deux de ses proches, lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.

>> LE POINT <<

• Mardi, à 8h30, Jean-François Copé a convoqué un bureau politique à l'Assemblée.

• Quasiment tous les ténors du parti devraient être présents pour écouter ses explications. Lui comme eux n'ont qu'un mot à la bouche: "transparence".

• Retour sur l'affaire: Jean-François Copé se défend de soupçons de favoritisme au profit de Bygmalion, une société de communication fondée par deux de ses amis. Le journal Libération, qui a révélé l'existence de "fausses factures" dont il détient les copies, évoque la somme de 18 millions d'euros pour l'organisation de 70 événements (conventions, colloques, meetings), essentiellement pendant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, dont un certain nombre serait fictif.

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>> L'ESSENTIEL

• L'avocat de Bygmalion évoque 10 millions d'euros de "factures litigieuses" dans le cadre de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy

• Le directeur de cabinet de Copé reconnaît "un dérapage"

• Un bureau politique de l'UMP doit se réunir mardi à 8h30 pour évoquer l'affaire

S. A.