A Fessenheim, Sarkozy accuse Hollande de "combine politique"
La visite avait des airs de défi. En visite à Fessenheim jeudi, Nicolas Sarkozy a multiplié les piques contre François Hollande. Le chef de l'Etat avait réaffirmé il y a quelques jours sa volonté de fermer la centrale "d'ici à la fin du quinquennat".
En pleine campagne électorale pour les élections départementales, Nicolas Sarkozy a multiplié ses attaques contre François Hollande. "Il y en a qui vont à Florange pour renier leurs promesses, moi je vais à Fessenheim pour honorer les miennes", a-t-il lancé.
Sarkozy dénonce les "mensonges proférés depuis 3 ans"
Le président de l'UMP est contre la fermeture de la doyenne des centrales françaises, et n'est pas favorable non plus à la sortie du nucléaire. L'Autorité de sûreté nucléaire "a confirmé que cette centrale pouvait encore fonctionner au moins pendant dix ans", a dit l'ancien chef de l'Etat devant des journalistes, après avoir rencontré sur place des élus locaux ainsi que des employés et des syndicats de la centrale alsacienne.
"L'Alsace a 70% de sa consommation électrique qui est produite par la centrale de Fessenheim. Monsieur Hollande veut la fermer: pour des raisons économiques? Non, bien sûr. Des raisons stratégiques? Non. Uniquement parce qu'il veut mendier quelques voix à des écologistes engagés dans des combats politiciens. On est là au cœur des mensonges proférés depuis trois ans", a dénoncé Nicolas Sarkozy, avant d'ajouter: "Je n'ai pas l'intention de laisser sacrifier Fessenheim sur l'autel de la reconstitution de la majorité plurielle".
Un démantèlement qui coûterait "entre 5 et 8 milliards"
Puis il a invoqué l'aspect économique du démantèlement, qui coûterait selon lui "entre 5 et 8 milliards d'euros". "Est-ce qu'on a vraiment cet argent" en France "pour fermer une centrale nucléaire qui rapporte 400 millions d'euros par an?", a-t-il demandé, proposant de consacrer ces bénéfices au développement des énergies renouvelables.
"Je peux vous dire qu'à neuf jours des élections départementales, toutes les familles ici ont bien compris le message", a lancé le président de l'UMP, avant de prendre la route vers Belfort pour y rencontrer des candidats locaux aux départementales. Et d'enfoncer le clou en demandant: "Où vont-ils trouver l'argent pour démanteler Fessenheim en deux ans? Déjà pour passer leur loi Macron, il faut faire le 49-3, ils ont besoin d'une lance à incendie pour éteindre un mégot de cigarette". La salle, conquise, a applaudi. La campagne a bel et bien pris une tournure nationale.