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2017: de faux tracts de Sarkozy candidat "quand même" distribués à Paris

Nicolas Sarkozy au conseil national de Les Républicains, le dimanche 14 février 2016.

Nicolas Sarkozy au conseil national de Les Républicains, le dimanche 14 février 2016. - Lionel Bonaventure - AFP

Un faux tract de candidature à l'effigie de Nicolas Sarkozy a été diffusé dans la nuit de lundi à mardi à Paris, semant le doute chez certains de ses lecteurs.

Et si Nicolas Sarkozy y allait "quand même"? Alors que l'ancien président de la République a annoncé prendre ses distances avec la vie politique au soir de sa défaite au premier tour de la primaire à droite, un tract à son effigie a semé le doute dans l'esprit des Parisiens ce mardi matin.

"Pour la France, j'y vais quand même"

En sortant de chez eux, nombre d'entre eux ont eu la surprise de découvrir un exemplaire cette petite affiche avec la photo officielle de Nicolas Sarkozy, réalisée lors de sa prise de fonction à l'Élysée en 2007, et accompagnée du slogan "Pour la France, j'y vais quand même".

Diffusé sur les réseaux sociaux, ce tract a très vite piqué la curiosité des internautes, qui se demandaient si l'ancien président de la République serait pour la troisième fois de retour aux affaires, ou s'il s'agissait juste de l'œuvre d'un petit plaisantin.

La thèse de la plaisanterie privilégiée

L'entourage de Nicolas Sarkozy l'assure: ce tract n'est pas annonciateur d'un retour dans la vie politique. Son porte-parole Gérald Darmanin, contacté par Le Huffington Post, assure "que ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui est derrière tout ça".

Si le tract fait également mention des réseaux sociaux du candidat vaincu, aucun d'entre eux n'évoque un possible come-back, qu'il s'agisse de son compte officiel ou de celui de son mouvement Tout pour la France. Ils compilent à l'inverse ses déclarations de soutien à François Fillon.

Un nom de domaine jyvaisquandmeme.fr

Un nom de domaine jyvaisquandmeme.fr a également été créé ce mardi matin peu avant 10 heures, donc après que les tracts ont été découverts. Dans un premier temps, il redirigeait vers la page Wikipédia de la prison de Fleury-Mérogis, plus grand centre pénitentiaire d'Europe situé dans l'Essonne. Il renvoie désormais vers un billet publié sur un site participatif rédigé par un anonyme le 7 septembre dernier, intitulé "Il n'y aura pas d'élection présidentielle", et qui appelle les Français à saborder le "cirque électoral".

Selon un journaliste de l'émission Quotidien sur TMC, c'est le collectif d'artistes Boijeot-Renauld, originaire de l'est de la France, qui est à l'origine de l'initiative. La devise de ce groupe fondé par trois artistes lorrains: "Quand on nous invite pas, on vient. Quand on vient, on nous invite plus".

"On a distribué en tout 145.000 tracts en une nuit", a expliqué Sébastien Renauld, l'un des artistes contacté par franceinfo. "C'est une équipe de 90 personnes qui a mené cette opération, elles étaient dans le secret depuis plusieurs semaines."

Benoist Apparu en agent immobilier

Le collectif, qui se définit comme "créateur d'actions impliquantes" n'en est pas à son coup d'essai. Lors des élections municipales en 2014, plusieurs centaines de panneaux "à vendre" portant le numéro du député de la Marne et maire de Châlons-en-Champagne, Benoist Apparu, avaient été placardées sur des maisons à Reims, comme le rapportait L'Union. L'ancien porte-parole de la campagne d'Alain Juppé n'avait pas apprécié la plaisanterie: il avait reçu plus de 300 coups de téléphone en quelques heures.

La même année, le collectif avait diffusé de faux tracts électoraux faisant croire aux candidatures de deux hommes politiques de Nancy et Metz qui ne se présentaient pourtant pas, comme l'expliquait L'Est républicain.

Florian Huvier