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Politique

Les « patrouilleurs » de Guéant : est-ce une bonne idée ?

Les « patrouilleurs » de Claude Guéant seront expérimentés dès le début du mois de mai, notamment à Strasbourg et dans l'Ouest parisien, puis généralisés en septembre.

Les « patrouilleurs » de Claude Guéant seront expérimentés dès le début du mois de mai, notamment à Strasbourg et dans l'Ouest parisien, puis généralisés en septembre. - -

Claude Guéant veut remettre "du bleu dans la rue". En uniforme, deux par deux, à pied, en vélo… le ministre de l'Intérieur a annoncé ce mercredi la création de patrouilles de police, se défendant de tout retour à la police de proximité. Une mesure qui fait débat. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Il faut remettre "du bleu dans la rue". Formule d'un proche de Claude Guéant. En uniforme et deux par deux. A pied, en vélo, en roller ou en voiture : voici venus les "patrouilleurs" ! La mise en place de ces patrouilles a été annoncée hier mercredi par le ministre de l'Intérieur, à la préfecture de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Expérimentés dès le début du mois de mai sur certains sites, notamment à Strasbourg et dans l'Ouest parisien, ils seront généralisés au mois de septembre.

Rien à voir avec la police de proximité ?

Leur rôle sera d'entretenir le contact avec les habitants, avec une mission d'écoute, de renseignement et d'interpellation. Il s'agit avant tout de lutter contre le sentiment d'insécurité des Français. Pour cela, Claude Guéant veut rendre les policiers davantage visibles et accessibles.
Des patrouilles qui rappellent bien sûr la police de proximité, une mesure lancée par la gauche et mise au placard par Nicolas Sarkozy en 2003, alors ministre de l'Intérieur. Mais pour le ministre de l'Intérieur actuel, Claude Guéant, cela n'a rien à voir. Les forces de l'ordre ne vont pas se transformer en "assistants sociaux".

« Répondre à un besoin de présence de patrouilles »

Le député maire UMP de Nice, Christian Estrosi, explique pourquoi il est favorable à ces patrouilles de police dans les quartiers : « Nous sentons qu’il y a de la part des Français une difficulté de lisibilité. Ce que propose Claude Guéant est bien de répondre à un besoin de présence de patrouilles pour pouvoir réagir au plus vite et au plus près des événements. Le policier lui-même ne peut qu’apprécier qu’on le mette sur la voie publique plutôt que de le dédier à des tâches administratives. »

« On ne peut pas demander à moins de policiers d’être plus présents »

Seul problème pour le moment : personne ne peut dire exactement comment ces patrouilles vont se mettre en place sans effectifs supplémentaires. Il s'agirait d'une simple réorganisation des services de police. Des patrouilles par 2, à pied ou à vélo, et non plus à 3 ou 4 dans les voitures par exemple.
Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, en charge de la sécurité au PS, y voit tout simplement une « contradiction » : « Ils veulent faire croire à la population qu’ils ont entendu la demande de sécurité, qui nécessite des personnels, et ils essaient d’expliquer qu’avec quelques gestes symboliques, on peut masquer la réalité d’une politique de destruction d’emplois. On ne peut pas demander à moins de policiers d’être plus présents ; il y a là matériellement quelque chose qui est une contradiction. »
Mais Claude Guéant pourrait bien faire une entorse à la rigueur budgétaire, en annonçant prochainement un plan de recrutement de 500 gardiens de la paix…

La Rédaction, avec Claire Andrieux