BFMTV
Politique

Les parlementaires UMP en session de remotivation à Biarritz

Le patron des députés du parti présidentiel, Jean-François Copé. Les dirigeants de l'UMP tenteront jeudi et vendredi à Biarritz de remotiver des députés et sénateurs au moral en berne, sur fond de rivalités internes exacerbées par l'approche d'un changeme

Le patron des députés du parti présidentiel, Jean-François Copé. Les dirigeants de l'UMP tenteront jeudi et vendredi à Biarritz de remotiver des députés et sénateurs au moral en berne, sur fond de rivalités internes exacerbées par l'approche d'un changeme - -

par Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - Les dirigeants de l'UMP tenteront jeudi et vendredi à Biarritz de remotiver des députés et sénateurs au moral...

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Les dirigeants de l'UMP tenteront jeudi et vendredi à Biarritz de remotiver des députés et sénateurs au moral en berne, sur fond de rivalités internes exacerbées par l'approche d'un changement de gouvernement.

Ces journées parlementaires de l'UMP seront l'occasion pour le patron des députés du parti présidentiel, Jean-François Copé, qui fait de plus en plus figure de rival du Premier ministre François Fillon, de tenter de marquer des points.

Le député-maire de Meaux réaffirme dans une interview publiée mercredi par Libération qu'il a fait une "offre de service" au président Nicolas Sarkozy et se dit de nouveau prêt à prendre la tête de l'UMP à la place de Xavier Bertrand.

"L'UMP, dans mon esprit, ce serait le prolongement de l'action que j'ai menée avec mes amis députés", explique-t-il. "Il faut ouvrir portes et fenêtres. Nous l'avons fait au groupe. On peut le faire au parti."

La rumeur politico-médiatique parle également de lui pour remplacer François Fillon à Matignon - une hypothèse qu'il a refusé jusqu'ici d'envisager publiquement mais à laquelle il ne serait pas insensible, selon des responsables de l'UMP.

"Quel que soit le poste que j'occuperai, je serai à fond derrière le président en 2012", lors de la prochaine élection présidentielle, assure l'intéressé.

Le Premier ministre et le patron des députés UMP, qui visent l'un et l'autre la présidentielle de 2017, concluront vendredi ces journées parlementaires qu'une source proche de la direction du parti n'hésite pas à rebaptiser "les journées Copé".

CLIMAT DE "FIN D'ÉPOQUE"

Enfermés dans une halle d'exposition proche de l'aéroport de la station balnéaire mise à la mode par l'impératrice Eugénie au XIXe siècle, les députés et sénateurs UMP n'auront pas beaucoup l'occasion de voir la "reine des plages" et la côte basque.

Leurs dirigeants n'ont mis au menu de leurs travaux que des sujets sensibles : sécurité - thème relancé par Nicolas Sarkozy fin juillet - réforme des retraites et course à la réduction des déficits publics, avec un goût prononcé d'austérité.

Il y a cependant fort à parier que les spéculations sur la refonte du gouvernement et de la direction du parti annoncée il y a trois mois par Nicolas Sarkozy pour cet automne occuperont également les conversations.

"Un climat assez dangereux est en train de se répandre, celui d'une majorité qui aurait fait son temps", estime le député UMP Hervé Mariton.

"L'enjeu de ces journées parlementaires est stratégique : il faut chasser cette idée, chasser la crainte de la défaite et le danger d'une résignation de fin d'époque", ajoute-t-il. "Il est important d'améliorer le climat de confiance en France mais pour le faire il faut commencer par nous-mêmes."

Tout concourt à ce climat de "fin d'époque", alourdi par les avertissements du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux sur le renforcement de menaces terroristes, à la suite de l'enlèvement par une branche d'Al Qaïda de cinq Français au Niger.

UNE IMAGE DÉGRADÉE

A l'incertitude économique et à la grogne sociale alimentée par une réforme des retraites dénoncée par les syndicats et la gauche, s'ajoute la polémique déchaînée au-delà des frontières de la France par le discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy.

Soucieux de récupérer des voix à l'extrême droite, notamment par l'expulsion de Roms, le chef de l'Etat a non seulement indisposé ses alliés du centre et de la démocratie chrétienne mais aussi ses partenaires européens.

Un affaiblissement de l'image de la France à l'étranger qui tombe mal, au moment où le président français, déjà au plus bas dans les sondages de popularité, se prépare à prendre la présidence du G20 pour 14 mois.

Cette polémique a provisoirement relégué au deuxième plan les multiples rebondissements de l'affaire Woerth-Bettencourt - la mise en cause du ministre du Travail et ex-trésorier de l'UMP Eric Woerth, soupçonné de conflit d'intérêts.

Une affaire qui prive Nicolas Sarkozy d'un Premier ministre potentiel et accentue l'atmosphère d'attente créée par la perspective du prochain remaniement, source de multiples rumeurs contradictoires dans la presse et la majorité.

Edité par Yves Clarisse