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Les jours de Kadhafi sont comptés, estime un diplomate français

Les jours, voire les heures du régime de Mouammar Kadhafi sont comptés, selon l'ambassadeur de France pour les droits de l'Homme, François Zimeray. Il a précisé dans une interview à Reuters que des "éléments précis et concordants" laissaient penser que le

Les jours, voire les heures du régime de Mouammar Kadhafi sont comptés, selon l'ambassadeur de France pour les droits de l'Homme, François Zimeray. Il a précisé dans une interview à Reuters que des "éléments précis et concordants" laissaient penser que le - -

PARIS (Reuters) - Les jours, voire les heures du régime de Mouammar Kadhafi sont comptés, a déclaré jeudi à Paris l'ambassadeur de France pour les...

PARIS (Reuters) - Les jours, voire les heures du régime de Mouammar Kadhafi sont comptés, a déclaré jeudi à Paris l'ambassadeur de France pour les droits de l'Homme.

François Zimeray a ajouté dans une interview à Reuters que des "éléments précis et concordants" laissaient penser qu'il avait commis des crimes contre l'humanité en Libye.

"Le sentiment qui domine ici c'est que la question n'est pas de savoir si Kadhafi va tomber mais quand et à quel coût humain", a-t-il estimé. "Je pense que ses jours, peut-être ses heures, sont comptées et la vraie question c'est quel sera le prix en terme de vies humaines de ce changement."

Pour François Zimeray, il y a peu de chance que le dirigeant libyen parte de lui-même et il n'est pas exclu qu'il le paye de sa vie. "Nous sommes dans une situation où tout est possible", souligne le diplomate français.

Le territoire libyen effectivement contrôlé par ce qui reste du régime de Mouammar Kadhafi "se réduit d'heure en heure", a-t-il également déclaré.

Des combats meurtriers sont signalés dans les grandes villes de Libye, où Mouammar Kadhafi a fait tirer sur les opposants qui manifestent contre son régime et la France soupçonne que des crimes contre l'humanité ont été commis.

"Dès lors, cela justifie une enquête judiciaire et l'intervention de la justice internationale", a-t-il dit.

"Les chiffres que nous avons font état de plus d'un millier de morts et peut-être jusqu'à 2.000", précise ce diplomate chargé de la politique française des droits de l'Homme. "Mais nous n'avons pas eu les moyens de le vérifier pour le moment."

Le Quai d'Orsay s'efforce de recouper ces chiffres recueillis auprès de personnes restées en Libye, a-t-il ajouté.

Les autorités françaises et européennes sont très inquiètes par la perspective d'un afflux massif de réfugiés.

"Il y a une sorte de terrorisme migratoire que Kadhafi essaye de mettre en oeuvre", estime François Zimeray.

"Il est clair qu'avec le délitement de l'Etat, toutes les filières, tous les passeurs vont en profiter", ajoute-t-il. "Quand bien même ce ne serait pas une politique délibérée de Kadhafi, il y a à craindre que le flottement soit mis à profit par les passeurs, les trafiquants, pour organiser des flux massifs de gens, qui ne sont pas d'ailleurs nécessairement libyens mais qui transitent par la Libye."

Emmanuel Jarry et John Irish, édité par Yves Clarisse