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Politique

Les dessous des négociations

Dans cet entre-deux tours, les négociations ont vite commencé entre le PS et Europe Ecologie, qui ont chacun besoin l'un de l'autre pour vaincre la droite.

Dans cet entre-deux tours, les négociations ont vite commencé entre le PS et Europe Ecologie, qui ont chacun besoin l'un de l'autre pour vaincre la droite. - -

Au lendemain du 1er tour des Régionales, gauche et droite préparent le scrutin de dimanche prochain. Alliances et négociations vont bon train. Toutes les clés de cet entre-deux tours décisif.

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Au lendemain du premier tour des élections régionales, chaque camp se prépare pour le second round du dimanche 21 mars. L'heure est aux tractations, à gauche comme à droite.

La gauche prépare le rassemblement

Avec 29,4 % des voix, le PS est arrivé en tête au niveau national. Suivis de près par l'UMP (26,18%), les socialistes ont jusqu'à demain pour fusionner les listes avec les autres partis de gauche en vue du deuxième tour. Et notamment avec Europe Ecologie, 3ème parti de France avec 12,5% des voix. Cela fait déjà plusieurs jours que les contacts sont noués. Et comme l'explique Christophe Borgel, chargé des élections au PS, l'un des négociateurs, la base de ces négociations sont les résultats obtenus hier : « on avait établi une règle avec les Verts, elle ne change pas : c'est à la proportionnelle des résultats du premier tour. La question n'est pas simplement les négociations, c'est de travailler ensemble dans les 4 années qui viennent, comme nous l'avons fait dans les 6 précédentes. »
La fusion des listes devrait donc se faire à la propositionnelle. Mais Europe Ecologie réclame aussi des vice-présidences dans les conseils régionaux, et pas n'importe lesquelles : on évoque les transports, l'économie ou encore le logement.

En Ile-de-France, où Cécile Duflot d'Europe Ecologie revendique la tête de liste départementale dans le Val-de-Marne, cela devrait bien se passer. Tout comme en Rhône-Alpes. En revanche, ça coince en Poitou-Charentes, car Ségolène Royal veut qu'Europe Ecologie prennent sur son quota les verts qu'elle a débauchés avant le premier tour. Tractations tendues également en Bretagne et dans le Limousin.
Les partis de gauche ont jusqu'à demain 18h pour se mettre d'accord...

Cohn-Bendit : « Il faut y aller avec le sourire »

Des tractations entre le PS et les Verts, que le mouvement Europe Ecologie aborde « avec le sourire et avec intelligence », à en croire Daniel Cohn-Bendit. Parce que pour gagner ces régionales, les écologistes et les socialistes savent qu'ils ont besoin les uns des autres. Et le discours côté Verts est simple : le score du premier tour montre que le mouvement s'incruste dans le paysage politique, les Français veulent plus d'écologie, il faut donc que le PS « respecte le score » d'Europe Ecologie et qu'il accepte d'intégrer dans son programme plus de mesures vertes.
« Ça va être difficile », estime Augustin Legrand, candidat en Ile-de-France. Il va falloir négocier « le couteau entre les dents ».

Bertrand : « Nous sommes unis, les socialistes sont divisés »

A droite, on ne se décourage pas. Arrivé en deuxième position sur le plan national, avec 26,18% des voix, l'UMP a mis en place une stratégie de communication en vue du 2ème tour. Premier message : l'UMP n'a pas perdu. C'est en tous cas ce que martèlent les ténors de la majorité. Deuxième message : les fusions entre la gauche et les écolos sont du tripatouillage électoral. Rappelant les divergences entre les programmes de ces partis, pour essayer d'attirer une partie de l'électorat écologiste, Xavier Bertrand, le secrétaire national de l'UMP explique : « ils vont essayer de se partager des places en déchirant une partie de leurs programmes. Mais un électeur d'Europe Ecologie n'est pas enfermé à gauche pour le second tour. Et je ne laisserai pas les Français être privés d'un véritable second tour. On va bien montrer les différences, entre nous qui sommes unis, et les socialistes avec leurs éventuels alliés qui sont divisés. Et je vous donne rendez-vous dimanche prochain, parce que je sais que cette élection sera très très serrée dans de très nombreuses régions. »

La rédaction, avec Annabel Roger, Yannick Olland et Christophe Bordet