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Politique

« Les Bleus sont, de très loin, les mieux logés »

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A 590 euros la nuit en moyenne, l’hôtel de l’Equipe de France en Afrique du Sud, fait polémique, après les propos de Rama Yade. Réactions de spécialistes, chiffres à l’appui.

La polémique sur l’hôtel de luxe qu’occuperont les Bleus pendant la Coupe du Monde en Afrique du Sud, ne cesse d’enfler, après les propos de Rama Yade, qui appelle les instances du football à la décence.

590 € la nuit pour les Français… 96 pour les Portugais

Chiffres à l’appui, le journaliste Bruno Godard, auteur de Domenech : l’histoire secrète d’une imposture, pointe du doigt les disproportions entre les équipes de ce Mondial : « Les Bleus sont de très très loin les mieux logés de cette Coupe du monde. Les Portugais ont des chambres à 96 euros, alors que les Français sont à 589 euros en moyenne (avec des suites à plus de 1 000 euros). […] C’est disproportionné. Ils auraient pu choisir un hôtel modeste. On peut en trouver en Afrique du Sud. Les Allemands ont trouvé à 200 euros, les Anglais à 150 euros. Pour le coup, c’est vraiment trop. »

« Yade se protège, en cas de défaite au Mondial »

Soulignant que l’hôtel des Bleus a été choisi en décembre, Bruno Godard ajoute : « Rama Yade est au courant depuis plusieurs mois. Et je pense que si vendredi l’Equipe de France avait gagné 8-0 contre la Chine [ndlr, les Bleus ont en fait perdu 1-0], je ne suis pas persuadé qu’elle aurait critiqué leur hôtel. Elle ouvre en fait un parapluie pour se protéger en cas de défaite au Mondial. »

« L’équipe de France doit être un exemple »

A ceux, comme la ministre des Sports Roselyne Bachelot, qui tentent de mettre fin à cette polémique en arguant du fait que c’est la Fédération qui paye, et pas le contribuable, Bruno Godard répond : « les enfants qui jouent le dimanche matin, paient une licence. Et une partie de cet argent, certes infime, est consacrée à l’équipe de France, mais chaque licencié de la Fédération française de football (2,5 millions de personnes), participent aux frais de fonctionnement de l’équipe de France. Bien sûr, ce sont avant tout les sponsors qui financent, mais c’est une question de principe : l’équipe de France doit être un exemple. »

« 600 euros, c’est le prix affiché, pas négocié… »

De son côté, Henri Emile, ancien intendant des Bleus (notamment en 1998), craint que cette polémique ne déstabilise les Bleus et se veut plus modéré : « Je ne situe pas le problème comme ça. D’abord, quand on dit 600 euros, c’est le prix affiché, pas négocié. Après, il y a des critères : la situation des terrains d’entrainement, la tranquillité, les distances des aéroports pour aller jouer les matchs…
Au Mexique, l’Allemagne avait fait construire un terrain parce que le camp de base leur plaisait mais il n’y avait pas de terrain.
En 98, on avait la chance d’avoir Clairefontaine. Au premier match, on était près de Salon de Provence avec d’autres clients dans l’hôtel. Troisième match, on était à côté de Lyon. On cherche à avoir un bloc. »

Pour voir le diaporama de l'hôtel, cliquez ici.

La Rédaction